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  • Le Limousin et les vaches...


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    « C’est difficile à croire, mais c’est pourtant un fait ; le limousin est une ile. Comme la Corse et les départements d’outre mer, avec lesquels il voisine d’ailleurs en permanence, dans les dernières cases, en bas des tableaux statistiques et des indicateurs économiques de la réalité française. Région isolée, région difficile d’accés, région pauvre. Seule différence : ce n’est pas d’eaux mais de terres qu’elle est entourée de tous côtés.

    C’est avec l’Alsace, la seule région continentale où les découpages modernes ont perpétué les identités historiques et culturelles anciennes. Elles n’est pas une invention administrative, elle est une province aux racines profondes.

    De quelque côté qu’on l’aborde, cette identité se manifeste tout de suite. C’est la forêt , le bocage, l’herbe des pâturages, les vastes ondulations de collines piquetés de moutons, de vaches rouges (limousines) ou blanche(charentaises), selon qu’on accoste par l’ouest ou par l’est. »

    L’ouvrage consacré au Limousin, dans la collection « autrement » décrit bien cette région, dont la fiéreté est l’élevage. La vie locale est tout entière ou presque , tournée vers cette activité.

    Un « monument » sous la forme d’un immense batiment moderne consacré à la sélection de la race, lui est même consacré, le Pôle de Lanaud.

    C’est dire si la viande est sacrée ici, plus qu’ailleurs en France.

    Le paysage est modelé par et pour l’élevage, ainsi que pour l’exploitation du bois.Et même si les porcheries industrielles ne nous envahissent pas, la barbarie est omniprésente.

    Depuis les années 70, le progrés à voulu que les vaches ne rentrent plus à l’étable le soir, ou l’hiver comme du temps de nos grands parents. La nouvelle génération d’agriculteurs, fières de ces progrés , à décidé de laisser les bêtes dehors, dans les prés, étés, comme hivers.

    On voit souvent ces pauvres bêtes , par les matins de fort gel, formant un groupe compact, serrées les unes contre les autres, cherchant un peu de chaleur, et il n’est pas rare de voir des veaux nouveaux nés dans la neige .

    « Et le vêtement de pluie pour les vaches, c’est pour quand ? » interroge, énervé un proche d’un grand syndicat agricole. Avant d’inventer le vêtement de pluie pour vaches, il ferait mieux de se faire greffer un cœur, ou de dormir dehors tout nu sans abri, tout l’hiver. Il pensera alors que le cuir des vaches ne protège pas beaucoup mieux que sa peau, sous la pluie, pendant des jours et des nuits glaciales. Les animaux prisonniers des pâtures et esclaves de l’homme, n’ont plus la possibilité de migrer vers des latitudes plus clémentes, ni même de s’abriter sous un arbre ou un toit.

    Les agriculteurs sont même très fières de la résistance de leurs bêtes.. Ont elles le choix ?730ed2beb637133588503fc24a02c193.jpg

    La région limousin est sillonnée de camions de la mort, et croiser les regards affolés des bêtes est insoutenable.

    Les abattoirs tournent à plein régime, les foires, les frairies, où les bêtes sont exposées, entières ou en morceaux fleurissent tout au long de l’année. Ici la gastronomie est cadavresque : porc cul noir, agneau, veau de lait, poulets, pintades, canards ; le foie gras commence même son intrusion.Rendre un animal malade pour lui manger son foie…l’homme à du vice, et de la cruauté à revendre.

    Toute la presse se fait évidemment l’écho de cette « gastronomie » de la mort .Belle culture n’est ce pas ?. Quelques vaches ont même parfois l’honneur d’avoir leur portrait particulier dans le journal.. triste fête : le lendemain on saura où l’acheter en morceaux..

    Mais la sensiblerie n’est pas de mise ici ; le limousin est un homme dur, fière, fort.. Chasseur, pêcheur, éleveur…cueilleur aussi parfois (pommes label limousin).

    Dire que rien n’a changé depuis la préhistoire serait mensonge : grâce à l’INRA entre autre, les généticiens sélectionnent  la race, l’améliore…enfin en ce qui concerne les vaches.

    Refuser la viande ici, demande de la prudence ; la liberté personnelle est certes, laissée, heureusement, mais le prosélytisme n’est pas bien vu.. Forcément on n’aime pas sa région, ou pire, l’on n’est pas d’ici ; ce qui explique tout.