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défense des animaux

  • IL N'AURA CONNU QU'UN ETE!

     

    « Dans la brume matinale de l’automne, entre chien et loup, le givre accroché encore aux herbes courbées fond lentement sous les rayons qui peinent à percer. Le voilà qui sort à tâtons d’un sous-bois, bravant le froid, en quête du petit-déjeuner. La brise, au ras du sol, siffle et glisse sur sa lumineuse fourrure pourpre tachée de gris. Il rampe, le museau bas, la truffe humide, ses chaussettes noires trottent tranquillement accélérant parfois le train au détour d’un talus. L’hiver sera précoce, l’été s’achève à peine que déjà le froid s’est installé. Il lui faudra être patient. Ce matin les campagnols n’ont pas envie de se montrer…

    Soudain, au loin, près du clocher, un coq s’est mis à chanter. Goupil s’arrête, ses oreilles se redressent et s’orientent instinctivement en direction du bruit. Il écoute, entrouvre légèrement sa gueule pour analyser toutes les odeurs qui lui parviennent. Tous ses sens sont en éveil.

    Ce poulailler il le connait, il l’a visité déjà, sans grand succès ! Deux poules croquées, et encore sans fierté ; l’une était boiteuse ! De mémoire l’accès y est difficile, et depuis sa dernière visite un jeune chien loge dans le jardin d’à côté. Ce dernier est bien bruyant, le voilà qui se met à répondre au coq ! Puis, c’est un bruit de portière qui claque et un moteur qui s’élance, voilà le village des hommes, doucement, qui se réveille…

    C’est son territoire. Maître Renard l’a marqué, il le connait, il l’a marqué et y attend prochainement, après la fonte des neiges, la femelle qui portera sa future portée. Le terrier qu’il a partagé étant renardeau avec ses deux frères n’est qu’à 30 minutes de ces champs. Aujourd’hui ce n’est plus sur son territoire, même si il  y a vécu ses plus beaux moments. En ce temps-là la faim ne le préoccupait guère, sa mère ramenait des campagnols par poignées de 5, jusqu’à deux fois par jour ! C’était alors la saison des foins, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée et celle de la pluie qui se déposait sur le sol sec à la saison des orages. L’insouciance des premières semaines. Les jeux…

    Aujourd’hui il chasse seul, un mulot par ci, des restes sur un composte par-là, il connait toutes les bonnes adresses ! 

    Mais voilà déjà près d’une heure qu’il fait des cabrioles, en vain, à chaque brin d’herbe qui s’agite. Rien. Il se décide à changer de coin. Direction un sentier ou quelques lapereaux montrent à cette heure fraîche parfois leurs museaux. Il franchit un talus puis remonte péniblement la côte. 

    Il a faim. 

    Ici la brume ne s’est pas encore dissipée, malgré sa vision de prédateur nocturne légendaire, il n’y voit rien. Il avance pourtant, laissant son flair le guider lorsque ses oreilles se dressent brusquement. Deux lumières transpercent le brouillard et viennent l’éblouir. Il a tout juste le temps de discerner une voiture. Elle est lancée à pleine vitesse en sa direction ! Suspendu au milieu de la chaussée, il se fige, puis sursaute au son du klaxon répété du véhicule et plonge pattes les premières dans le fossé d’en face. Cette fois, ce n’est pas passé loin ! 

    Le cœur battant, il s’échappe la peur au ventre en puisant dans ses dernières réserves.  

    Il ralenti la cadence, pensant le danger loin, s’arrête, haletant et reprend enfin son souffle. 

    La brume se dissipe. Planté au milieu d’un champ nu, seul, goupil trône à découvert. 

    Une détonation venant de la lisière retenti.

    Il est littéralement éventré.

    Il respire encore, tente de s’enfuir, mais ses pattes le lâchent. Elles ne le tiennent plus. 

    Il finit par s’effondrer maladroitement sur la terre gelée en espérant le second coup qui ne viendra jamais. 

    Sa respiration se fait lente, il gémit et pleure comme un jeune chien. Tout son corps se contracte, puis se raidit. De nouveau. Encore. Puis, au bout de quelques minutes les spasmes se font rares. 

    Le soleil s’est levé. 

    La lumière vient se déposer sur son beau pelage qui révèle des reflets dorés. 

    Il meure. 

    Il n’aura connu qu’un été. »

     

     goupil-traqué-pourquoi.jpg

  • Abolition de la chasse à courre et Hitler : la mise au point

     

    Novembre 2011 – D’après les chasseurs, Hitler serait dans le camp des abolitionnistes de la chasse à courre. Un argument fallacieux autant qu’historiquement mensonger. One Voice, qui milite pour son abolition, dénonce cette contre-vérité. Mise au point.

    À court d’arguments pour contrer la proposition de loi (n° 3497 – juin 2011) en faveur de l’abolition de la chasse à courre, les chasseurs ont convoqué l’Histoire pour tenter de justifier l’injustifiable. Et c’est dans la période la plus sombre de l’humanité qu’ils sont allés chercher l’information à détourner à leur profit. Ils laissent entendre à qui veut les croire qu’Hitler et les abolitionnistes même combat, arguant de l’interdiction de la chasse à courre sous l’ère hitlérienne. Une contre-vérité colportée par une presse peu prompte à en vérifier la véracité. Dans un communiqué du 27 octobre 2011, le Collectif Anti Chasse à Courre apporte la preuve du mensonge et rétablit la vérité historique.

    Une limitation les jours de messe


    L’historienne des arts et des mentalités et professeur des universités, Elisabeth Hardouin-Fugier a en effet exploré et analysé les textes de loi incriminés. Si la chasse à courre a bien été « interdite » légalement* au cours de l’ère hitlérienne, sa limitation n’a été que ponctuelle. Seuls les dimanches, jours fériés ou jours de fête divins étaient concernés par ladite loi afin de ne pas perturber le bon déroulement des offices religieux. Cette loi ne visait en aucun cas la protection des animaux.

    Apologie de la vénerie sous l’ère hitlérienne


    D’ailleurs, comme le rappelle l’historienne, Hitler n’a jamais caché son admiration pour cette activité meurtrière. Dans son discours à Berlin, prononcé en juillet 1934, il fait même l’apologie de la vénerie allemande la décrivant comme « le noble art (…) s’adossant à une tradition germanique immémoriale…** ». Il poursuivait en justifiant que « …le gibier était le bien le plus précieux du peuple.** » Rien dans ces propos ne laisse entendre qu’Hitler était préoccupé du sort de ces êtres vivants pourchassés, martyrisés et sauvagement tués à l’issue d’une poursuite indigne de notre humanité. Bien au contraire, l’animal y est considéré comme un objet (bien) dont dispose le peuple.


    Pour la fin de la chasse a courre


    L’Histoire ne se réécrit pas au gré des causes que l’on veut servir. Associer les abolitionnistes de la chasse à courre à Hitler est simplement abject et indigne. Comme l’a démontré le sondage Ipsos commandé par One Voice en 2010, le fait est que de plus en plus de voix se font entendre contre cette pratique cruelle, réservée à une poignée de privilégiés, et d’un autre temps. Aujourd’hui, ce loisir de la souffrance et de la cruauté est décrié par quatre Français sur cinq, et trois sur quatre souhaitent son interdiction. One Voice, qui milite depuis ses débuts pour la fin de la chasse, et de la chasse à courre invite la grande majorité silencieuse à faire entendre la vérité et son besoin d’un monde où le mensonge ne dicte pas la loi. Un monde moins violent, plus juste et plus respectueux de tout être vivant.

     

    * Loi du 3 juillet 1934 publiée au J.O du Reich, p. 549, suivi de l’ordonnance d’application du 27 mars 1935, p. 431, cinquième section, § 35.
    ** Traduction dans Luc Ferry, Claudine Germé, Des animaux et des hommes, Paris, LGF, 1994, p. 515.

     Texte one voice