Sous le slogan "Pour un monde plus juste et durable, végétalisons notre alimentation", Végétik est une association rassemblant des végétariens wallons et bruxellois. Fondée en 2011, l’ASBL a pour objectif d’informer et de conscientiser les citoyens aux problèmes engendrés par la surconsommation de produits animaux. Mais plus encore, "le travail de Végétik est principalement un travail de démystification", explique le président de Végétik, Fabrice Derzelle, qui pointe sept croyances erronées qui sont profondément ancrées dans la conscience collective. Quelles sont-elles ?
1. Les animaux d’élevage ont une belle vie avant d’aller à l’abattoir. La plus grande partie de la viande que nous mangeons provient de l’élevage industriel avec tout ce que cela implique. "On ne peut pas produire une grande quantité de viande sans entasser les animaux, modifier et fragiliser leur corps par des sélections génétiques. Tous les modes d’élevage, quels qu’ils soient, mais plus encore les élevages intensifs évidemment sont animés par le souci de la rentabilité et font peu de cas des animaux non productifs, explique le président de Végétik. Ce qui entraîne nécessairement la mise à mort des animaux jeunes dont le tort est de ne pas être nés avec le bon sexe, la mise à mort des animaux malades, la castration, l’élimination des animaux vieillissants". A cela, il faut ajouter les mutilations, les séparations mère/petits, l’impossibilité de développer des comportements naturels en captivité, les problèmes liés à la productivité poussée, la pénibilité des transports… Toutes des pratiques d’un système qui témoigne d’un total mépris pour la vie.
2. La mise à mort des animaux est indolore. "L’augmentation de la cadence des abattages qu’impose la logique du système économique ne permet plus de tuer les animaux dignement, poursuit Fabrice Derzelle. De trop nombreuses infractions à la législation dans ce domaine sont constatées par les associations protectrices des animaux. Lorsqu’une bête n’est pas correctement étourdie, la chaîne d’abattage ne s’arrête pas pour elle ; s’ensuit une mise à mort douloureuse. Il y a par ailleurs aussi le problème de l’abattage sacrificiel qui exige que l’animal soit conscient quand il est égorgé".
3. Les animaux ne souffrent pas comme nous et n’ont pas de conscience individuelle, ils sont limités cognitivement, n’éprouvent pas l’angoisse, la peine, la joie, l’attachement électif... "Ces croyances rentrent en contradiction avec les découvertes récentes des neurosciences et des éthologistes."
4. Ne pas manger d’animaux et de produits animaux rend faible, malade et conduit nécessairement à des états de carences incompatibles avec les besoins du corps (manque de protéines, vitamines, fer, etc.). "Suffisamment d’études ont montré que les végétariens ne souffraient pas de maladies spécifiques. Au contraire, il semblerait que cette alimentation soit plutôt bénéfique pour le système cardiovasculaire à tel point qu’en Australie, les végétariens bénéficient d’une réduction pour leur assurance santé."
5. La cuisine végétarienne est insipide et monotone et les végétariens sont tristes et ennuyeux. "Les végétariens sont encore perçus comme des rescapés de mai 68, maigrichons et pâles se goinfrant de brocolis et de tofu, caricature Fabrice Derzelle. Aujourd’hui, les alternatives à la viande sont de plus en plus nombreuses ; elles envahissent petit à petit les rayons des supermarchés. L’art culinaire est en train de vivre une révolution, de nouveaux chefs autodidactes et novateurs inventent la cuisine du XXIe siècle. Riche en saveurs nouvelles, végétales, éthique et durable".
6. L’empreinte écologique de l’élevage ne pose pas de problème. Bien au contraire, estime encore le président de l’association, "de notre point de vue, il s’agit de l’activité la plus préjudiciable pour les écosystèmes. En 2005 paraissait un rapport de la FAO, ‘Livestock’s Long Shadow’, qui montrait très clairement le lien entre les élevages et le saccage des écosystèmes par les activités humaines."
7. Les hommes sont naturellement conçus pour manger des animaux. Encore faux pour ce végétarien selon qui, "la structure anatomique de l’appareil digestif humain est quasi identique à celle des singes, qui sont considérés par les biologistes comme principalement frugivores et granivores".