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FAQ À L'USAGE DES AFICIONADOS (1ère partie) DE JEAN PAUL RICHIER

 

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Je tiens d'abord à préciser que ce travail est une œuvre collective : il n'a été possible que grâce aux nombreuses conversations qu'il m'a été donné d'avoir avec mes amis passionnés de corridas, qui aiment à se désigner du fier vocable d'aficionados.
J'ai rédigé cette Foire Aux Questions pour leur éviter des efforts superflus, parce qu'un aficionado doit savoir réserver toute son énergie mentale pour son spectacle préféré.

 

I : SAVOIR PARLER DE LA CORRIDA

Ami aficionado, quelques excités zoophiles prétendent te faire la morale et tentent de te culpabiliser. Il faut donc bien avoir présent à l'esprit que la corrida est une activité noble et belle.


1) Question : La corrida est-elle morale ?

Réponse : La question ne se pose pas en ces termes, la corrida se situe au-delà du bien et du mal :

a) La corrida , c'est le ballet sacré entre Eros et Thanatos.

b) La corrida, c'est la métaphore conjuratoire de la condition humaine.

c) La corrida , c'est l'affrontement rituel du dyonisiaque et de l'apollinien.

d) La corrida, c'est la quête sublime du face à face sacrificiel.

e) La corrida, c'est  la poursuite tragique entre humanité et animalité.

f) La corrida, c'est la danse énigmatique avec la mort.

g) La corrida, c'est la mise en abîme en champ clos du ...


2) Q : Bon, euh, ça va peut-être aller comme ça...

R : Attendez, j'en ai plein d'autres, figurez-vous que Simon Casas et André Viard ont mis au point un logiciel de génération automatique, vous cliquez sur un bouton et...


3) Q : Ahem, vous me montrerez ça tout à l'heure... Mais que répondre aux ayatollahs de la défense animale qui prétendent que les aficionados éprouvent du plaisir à la souffrance du taureau ?

R : C'est vraiment la preuve qu'ils n'y connaissent rien.

a) Le taureau ne souffre pas, sinon il crierait, appellerait au secours et essaierait de s'enfuir en tambourinant à la porte du toril.

b) Le taureau ne souffre pas, il est bien trop impliqué dans le combat pour y penser.

c) Le taureau ne souffre pas, les taureaux de combat sont une race génétiquement modifiée pour ne pas avoir mal.

d) Le taureau ne souffre pas, un chercheur de Madrid l'a prouvé scientifiquement, même que c'est une étude tellement révolutionnaire qu'elle est introuvable.

e) De toute façon, hein, un gnou qui se fait bouffer tout cru par un groupe de lionnes, vous pensez qu'il a moins mal ?

f) Et puis je me demande pourquoi je vous réponds, parce que c'est vraiment pas dans la souffrance du taureau que je trouve le moindre plaisir.


4) Q : Mais alors, d'où vient notre passion ?

R : Aaah, mais entre le taureau et l'homme, c'est une longue histoire !

a) La chasse à l'aurochs est documentée dès le paléolithique supérieur dans des sites comme Lascaux ou Altamira.

b) Les jeux taurins sont établis depuis la Haute Antiquité, comme dans la  Crète minoenne.

c) Les mythologies abondent de figures taurines humanisées, la plus célèbre étant le Minotaure.

d) Les religions regorgent de figures taurines humanisées, comme l'Apis égyptien, et de sacrifices de taureaux comme les bouphonies athéniennes ou bien sûr le culte de Mithra, sans même parler des...


5) Q : Euh, oui, les bovidés ont été domestiqués il y a au moins 8000 ans, ça crée des liens anthropologiques, d'accord, mais quel rapport avec la corrida, vous demanderont les fanatiques zoolâtres ?

R : Pfou, la fonction sacrificielle est à la base de la cohésion d'une société, cher ami. Avez-vous lu "La Violence et le Sacré?" Mmhh ?...


6) Q : Vi, je connais la théorie du bouc émissaire de René Girard, on retourne la violence sur un bouc émissaire arbitraire pour en préserver le corps social, mais les talibans bovinophiles mettront en doute que des sacrifices de taureaux puissent assumer une fonction anthropologique quelconque dans les sociétés post-industrielles du XXIème siècle.

R : Prétendront-ils qu'il vaut mieux s'en prendre aux hommes qu'aux animaux ?


7) Q : Ils risquent de remarquer que la corrida n'a guère permis à l'Espagne, son berceau, d'échapper aux violences inter-humaines.

R : Ahem... Euh, et est ce que le nom de Michel Leiris, le fameux ethnologue-écrivain, vous dit quelque chose, cher ami ?


8) Q : Vi , j'ai lu "Miroir de la Tauromachie". Et vous ?

R : Ahem... Question suivante ?


9) Q : Alors, cet enracinement de la corrida dans la culture ?

R : Oui, eh bien figurez-vous que la France est attachée à cette tradition, et dans un monde et une époque où on voudrait tous nous couler dans le même moule jacobino-parisien, euro-aseptisé et américano-macdonaldisé, eh bien moi je prétends qu'une identité ça se défend, Môssieur !


10) Q : Quand vous dites "la France", les zélateurs de la bien-pensance vont vous rappeler que seuls 11 départements du sud bénéficient de la dérogation qui leur donne le droit d'organiser des corridas. Et qu'en revanche au moins les trois-quarts des Français sont défavorables à la corrida selon les études d'opinions.

R : Et alors, l'identité locale, c'est de la merde ? Vous voulez faire de l'épuration ethnique ?


11) Q : Les dévôts du politiquement correct vous accuseront de communautarisme et remettront en cause la légitimité d'une tradition lorsque celle-ci  fait l'objet d'une condamnation morale de la part de majorité des citoyens.

R : Mais ils veulent quoi, un monde de clones, régi par une stérile rationalité instrumentale et décoré d'un sentimentalisme moralisateur stéréotypé ?


12) Q : Donc, enchaîneront les sectateurs de la pensée unique, vous voulez laisser toute liberté, dans ce même esprit dérogatoire, à ceux qui sont attachés à l'excision chez la femme ?

R : En voilà des comparaisons ! Nous, nous sommes là depuis des siècles, figurez-vous !


13) Q : A propos, rebondiront les coupeurs de cheveux en quatre, on peut rappeler au passage que la corrida espagnole, qui ferait partie du patrimoine culturel de certains départements français, n'a été véritablement importée d'Espagne qu'au cours de la seconde moitié du XIXème siècle.

R : Eh bien en tout cas ça fait un siècle et demi, voilà, c'est de la merde un siècle et demi ?


14) Q : Loin de moi cette idée. Mais les donneurs de leçons ne manqueront pas de pointer que même en Espagne, terre nourricière de la corrida, les enquêtes d'opinions montrent que seul un quart des citoyens continuent à y porter de l'intérêt, et qu'une majorité y est opposée. Et que la corrida est carrément en train de disparaître en Catalogne, la 2ème région d'Espagne en terme de population, où la tradition tauromachique remonte pourtant à bien plus longtemps qu'en France.

R : Et ils applaudissent ? Est-ce qu'ils se rendent compte des drames humains ? Pensent-ils que ce soit par hasard que la préoccupation première des Français soit l'emploi ? Se rendent-ils compte des répercussions économiques dans les ganaderias, les empresas, et dans toutes les communes qui organisent des temporadas, les saisons des férias ?


15) Q : Vous ne mesurez pas leur mauvaise foi, ils demanderont si, lorsque la France a décidé dans les années 90 de cesser la production de mines antipersonnel, il aurait fallu mettre en balance les problèmes d'emploi afférents ! Ils demanderont ingénument si les professionnels du mundillo, notre cher monde de la corrida, sont stupides au point qu'ils ne sauraient pas rebondir en mettant leur dynamisme au service d'autres activités ?

R : Euh, évidemment, ça ne poserait aucun problème, pour qui nous prennent-ils ! Mais ce qu'ils semblent oublier, c'est que sans les aficionados, la race des taureaux de combat, des "toros de lidia" disparaîtrait !!!


16) Q : Eventuellement. Et alors ?

R : Comment ça "et alors ?"

Q: Oui, C'est ce que risque de vous répondre le microcosme moralisateur, supposons que la race des toros bravos, qui a été sélectionnée par l'homme, vienne à disparaître ?

R : Mais avec quoi ferions nous nos corridas ? Vous savez, on les prend à l'âge de 4 ou 5 ans, pas la peine de les nourrir plus longtemps, ils sont à point, ils ont été génétiquement sélectionnés pour démarrer au quart de tour quand on agite un leurre, et surtout pour foncer droit sur le leurre sans dévier, comme ça les toreros sont à l'abri du danger. Et vous voudriez nous priver de cette belle race ?


17) Q : Loin de moi cette pensée, je sais que j'ai affaire à de vrais écologistes. Mais tout ça ne nous dit toujours pas d'où nous vient la passion pour la corrida ?

R : Aaah, mais c'est la beauté, pardi ! Les anti-corrida ne comprennent pas l'aspect esthétique. L'ambiance de l'arène, l'éclat du soleil sur le ruedo, la noire brutalité du fauve, l'or des costumes, la poignante stridence du paso doble, le ballet vertigineux de la faena...

Et attention, hein, y a du beau monde qu'a immortalisé la chose ! Picasso, Garcia Lorca, Mérimée, Gautier, Dumas, Montherlant,...


18) Q : ... Hemingway, Cocteau, Lacouture, Blondin, vi vi. Et si nos âmes sensibles vous répondent que Victor Hugo, Emile Zola, Romain Gary ou Marguerite Yourcenar étaient contre la corrida, mais n'allaient évidemment pas perdre du temps à noircir des pages sur le sujet ? Et si elles vous répondent, en prenant l'exemple de Céline, qu'on peut être un écrivain de génie sans que ça donne pour autant de la légitimité à ses opinions ?

R : Pfff... En tout cas y a un truc où les anti-corrida ne peuvent pas nous embrouiller, c'est la technique. Parce que si on ne comprend pas ce qui se passe, évidemment on est incapable d'apprécier.

a) Comment apprécier une corrida si on ne sait pas évaluer le trapio d'un toro lors des passes de cape ?

b) Comment apprécier une corrida si on ne connaît pas la fonction du tercio de pique ?

c) Comment apprécier une corrida si on est incapable de répérer la querencia du toro dans le ruedo ?


19) Q : Mais si vous tombez sur des anti-corrida qui déclarent connaître tout ça, et qui persistent à prétendre que ce qui fait jouir les aficionados, c'est le spectacle de la violence, des blessures et de la souffrance ?

R : Alors ça c'est la meilleure ! Notre éthique est avant tout basée sur le respect de l'animal !

a) Vaut-il mieux vivre confiné dans des élevages industriels ou libre et au grand air dans les ganaderias ?

b) Vaut-il mieux être traité comme du bétail ou comme un individu ?

c) Vaut-il mieux finir dans un abattoir ou mourir dans la noblesse et la dignité ? On nous reproche de ne pas respecter la vie, mais nous, nous allons au-delà, nous respectons la mort !


20) Q : Vous connaissez la mauvaise foi des monomaniaques de l'antispécisme, ils serinent que la corrida symbolise le droit que s'arroge l'homme de disposer de tout animal sur le seul critère de son bon plaisir ?

R : Ah, mais la corrida est un combat entre l'homme et le fauve !


21) Q : Les intégristes du droit des animaux vont prétendre que vous vous gargarisez avec le mot "combat", mais qu'au mieux vous ne pouvez que brandir les exceptions qui confirment la règle : la poignée de matadors morts dans l'arène ce dernier demi-siècle, ou la poignée de toros graciés chaque année pour leur "bravoure".

R : De toute façon, ils n'y connaissent rien et ils n'y comprennent rien. C'est bien pour ça que je ne perds pas mon temps à parler avec eux.


22) Q : Donc les critiques des opposants à la corrida n'ont pas lieu d'être ?

R : Attention, hein, on n'a pas attendu les jérémiades du lobby animalier pour veiller à l'éthique des corridas. Moi, Môssieur, je dénonce de longue date :

a) Le laxisme dans les critères de sélection et la dégénérescence de la race des toros bravos.

b) Les tricheries sur l'âge des bêtes, l'afeitado, l'administration de drogues avant le combat.

c) Les toreros incompétents ou démagogues, qui ne maîtrisent pas leur art.

d) La multiplication des corridas spectacles purement commerciales, organisées à la hâte par des affairistes et comptant sur des publics de plus en plus ignares.

Alors, on n'est pas éthique, hein ? Et toc !



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II : CONNAITRE LES ANTI-corrida


Ami aficionado, certains excités zoophiles affirment que de nos jours et dans nos contrées la corrida n'a d'autres justifications que le plaisir sadique de quelques uns.

Ce sont les anti-corrida. Apprends donc à les connaître :

1) Question : Qu'est-ce qu'un anti-corrida

Réponse : C'est un mec qui ne comprend rien et qui ne comprendra jamais rien. C'est :

a) Un mec des villes, un promeneur du dimanche, un gars qui voit les choses de son salon.

b) Un techno-sbire de Bruxelles, un écolocrate pondeur de règlements, un eurofonctionnaire pour qui la rationalité instrumentale est la valeur étalon des sociétés modernes.

c) Une belle âme qui confond éthique et sensiblerie et qui biberonne à la moraline pour se donner bonne conscience.

d) Un ayatollah dogmatique, un taliban inapte au dialogue, un extrémiste agressif, un intégriste intolérant, un terroriste intellectuel.


2) Q : L'opinion des anti-corrida est-elle légitime ?

R : Evidemment pas, il ne savent même pas ce qu'est une corrida

a) Y savent même pô la différence entre une corrida et une novillada.

b) Y savent même pô reconnaître un toro de Barcial d'un toro de Victorino Martín.

c) Y savent même pô distinguer une naturelle et un derechazo.

d) Y savent même pô discerner une estocade al volapié et une estocade al encuentro.


3) Q : Alors pourquoi ne pas les laisser dire ?

R : Tutt tutt, mais ce sont des énergumènes qui mettent en danger les racines de la morale parce que ce sont fondamentalement des anti-humanistes.

a) Ils mettent l'animal sur le même plan que l'homme, voire au-dessus de l'homme.

b) Ils haïssent fondamentalement l'homme et tout ce que fait l'homme, ils méprisent la civilisation, la culture, les traditions.

c) Hitler était opposé à la corrida, à chacun d'en tirer ses conclusions...


4) Q : Qu'est ce qui motive les anti-corrida à s'acharner sur nous ?

R : Ce sont des pervers qui préfèrent les animaux aux hommes. La preuve, s'ils ont de l'énergie à perdre :

a) Pourquoi ne la consacrent-ils pas à lutter contre la pauvreté ?

b) Pourquoi ne la consacrent-ils pas à lutter contre la faim dans le monde ?

c) Pourquoi ne la consacrent-ils pas à lutter contre la prostitution enfantine ?


5) Q : Les anti-corrida sont-ils méchants ?

R : Pire que ça, ce sont des dangers publics :

a) C'est qui qui nous envoie des menaces de mort, hein ?

b) C'est qui qui nous expédie des lettres piégées au rasoir, hein ?

c) C'est qui qui balance des cocktails Molotov et des coups de fusil sur nos maisons, hein ?

Q : Mais les anti-corridas se targuent d'avoir condamné unanimement et sans ambiguité ces actes, et pointent qu'ils sont isolés.

R : Voilà ! Ce qui prouve que ce sont avant tout des lâches.


6) Q : En définitive, les anti-corrida sont-ils des gens normaux ?

R : Ce sont des véritables malades, et leurs motivations sont claires:

a) Ce sont des caractériels qui épanchent leur fiel à bon compte sur des braves gens pacifiques.

b Ce sont des frustrés qui se donnent de l'importance en déclenchant des polémiques creuses.

c) Ce sont des désoeuvrés qui cultivent la démagogie anti-tout pour saper les fondements de la civilisation.

d) Ce sont des jaloux pathologiques qui ne peuvent s'empêcher de déverser des torrents d'injures sur ceux qui ont trouvé un sens à leur vie.

e) Ce sont des hystériques, des illuminés, des paranoïaques, des névropathes, des délirants, des refoulés sexuels.


7) Q : Comment le savez-vous ?

R : Simple: avez-vous seulement essayé d'argumenter avec eux ?

Q : Non, et vous ?

R : Attendez, vous voudriez que je discute avec des malades ?


8) Q : Les anti-corrida représentent-ils un véritable courant croissant de l'opinion ?

R : Alors là, ça me fait bien rigoler :

a) C'est une toute petite minorité qui remue beaucoup de vent.

b) Les sondages qui voudraient nous faire croire que la majorité des Français sont contre la corrida, eh ben c'est intox et compagnie, la preuve moi je ne connais que des aficionados.

c) De toute façon, ceux qui sont contre la corrida sont ceux qui n'y connaissent rien et n'y comprennent rien.



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