Onze morts humains et des millions d'animaux bientôt victimes de l'inacceptable, encore une marée noire.
Puisqu'il s'agit d'animaux sauvages, et non pas des millions d'animaux élevés quotidiennement de par le monde pour être abattus et mangés, la presse ne peut ignorer ce gigantesque massacre à venir :
" Au total, c’est quelque 400 espèces [dont le pélican, le canard brun ou la spatule rosée] dont des millions d’individus vivent ou passent par le bord de la mer en Louisiane, qui pourraient souffrir de ce désastre écologique, selon sa liste publiée sur le site du quotidien de La Nouvelle-Orléans, The Times-Picayune. Les poissons, les dauphins, les baleines et les tortues du golfe du Mexique, ne seront pas non plus épargnés puisqu’ils trouvent leur nourriture également dans la mer et leur chaîne alimentaire va être polluée du début à la fin. En ce qui concerne la terre ferme, c’est naturellement les animaux vivant sur les côtes qui vont souffrir. Les zones où vivent les colonies de crevettes sauvages, de crabes et d’huîtres sont particulièrement vulnérables." cdurable
Dramatique actualité, dont je ne suis pas pressée de voir les images d'horreur - je suis encore traumatisée par les premières du genre: le naufrage du pétrolier l'Amoco Cadiz, au large des côtes bretonnes, en mars 1978. La marée noire qui s'en suivit est considérée, aujourd'hui encore, comme l'une des pires catastrophes écologiques de l'Histoire. J'étais pourtant enfant, mais c'était si affreux que je me souviens encore avec émotion des oiseaux marins englués et affolés, fuyant les quelques humains tentant de les secourir, se débattrant lamentablement pour finalement couler à pic dans des vagues lourdes et grasses de pétrole. C'était la quatrième marée noire en Bretagne en 10 ans, mais la plus grave, et la première dont je me souvienne. Une des premières d'une bien trop longue série, dont la plupart nous échappent d'ailleurs.
Cette photo, prise le 18 mars 78 entre à 10 h 35 et 12 h, à 600 m et 1 800 m d’altitude, montre le bâtiment brisé en deux vomissant son pétrole sans discontinuer. Et ce qu’on peine à imaginer, apparaît à l’évidence : sous l’immense couche d’huile, c’est la mer. La mer et toute la vie qu’elle contient. Un massacre. Amoco Cadiz n'oubliez pas
L'image de l'oiseau mazouté est désormais tellement clichée, c'est cela aussi qui est triste à pleurer : que les oiseaux mazoutés se comptent désormais par millions. Que les marées noires fassent presque partie du décor.
Bien sûr, il n'y a pas que les oiseaux qui périssent, et des millions d'autres animaux meurent empoisonnés, étouffés de pétrole, silencieusement, loin des regards et des pensées. Baleines, poissons, crustacés, 400 espèces animales au moins vont être décimées par la marée noire en cours. J'écris "des millions" d'animaux", mais ce sont sans doutes des centaines de millions, voire des milliards - pour s'en convaincre, nous puvons jeter un coup d'oeil sur les dates des marées noires les plus importantes de l'Histoire, mais gardons bien à l'esprit (et c'est cela le plus affolant), que les marées noires ne représentent que 6% des déversements d'hydrocarbures dans l'océan, contre 53% par les industries fixées à terre et 20% par les rejets opérationnels et accidentels de navires non pétroliers. Voici une toute petite partie (6%) de la masse colossale de pétrole dégueulasse qui pollue en permanence les océans du monde entier.
* 1967 Naufrage du Torrey Canyon, entre la Grande-Bretagne et la France, capacité de 117 000 tonnes dont 77 000 tonnes déversées dans la Manche.
* 1968 World Glory, au large de Durban (Afrique du Sud), capacité de 45 000 tonnes dont la totalité, 45 000 tonnes déversées dans l'océan Indien.
* 1969 Gironde, au large de l'île de Bréhat (Bretagne), 1 500 tonnes déversées dans la Manche.
* 1970 Polycommander, dans la baie de Vigo (côtes ouest de l'Espagne), capacité de 50 380 tonnes dont 13 000 tonnes déversées dans l'Atlantique.
* 1971 Texaco Oklahoma, Norfolk (côtes est des États-Unis), capacité de 32 900 tonnes dont 31 500 tonnes déversées dans l'Atlantique.
* 1972 Collision entre deux pétroliers, le Texanita et le Oswego-Guardian, au large de l'Afrique du Sud, au cours de laquelle 100 000 tonnes répandues en mer.
* 1974 Metula, détroit de Magellan, capacité de 206 700 tonnes dont 50 000 tonnes déversées en mer.
* 1976 Urquiola, au large de La Corogne (côtes nord-ouest de l'Espagne), capacité de 118 000 tonnes dont 100 000 tonnes répandues en mer.
* 1976 Olympic Bravery, au large de l'île d'Ouessant (Bretagne) avec un déversement de 1 250 tonnes.
* 1976 Böhlen, entre les îles de Sein et d'Ouessant (Bretagne), capacité de 11 000 tonnes dont 2 000 tonnes déversées en mer.
* 1977 Accident de la plate-forme offshore Bravo en mer de Norvège (complexe d'Ekofisk) au cours duquel 12 000 tonnes de pétrole échappées.
* 1978 Amoco-Cadiz, au large de Portsall (Finistère Nord, France), la totalité, 228 000 tonnesrépandues dans la Manche.
* 1979 Collision entre deux pétroliers, le Gino et le Team Castor, au large de l'île d'Ouessant (Bretagne), au cours de laquelle 49 000 tonnes déversées (41 000 tonnes sont restées dans l'épave).
* 1979 Andros-Patria, Portugal, capacité de 200 000 tonnes dont 50 000 tonnes déversées.
* 1979 Bételgeuse, baie de Bantry (Irlande), 28 000 tonnes répandues en mer.
* 1979 Accident sur l'Ixtoc One, un puits de pétrole offshore dans le golfe du Mexique, près d'un million de tonnes déversées en mer.
* 1980 Tanio, au large de l'île de Batz (Bretagne), capacité de 27 000 tonnes dont 5 000 à 10 000 tonnes déversées.
* 1983 Castillo-de-Bellver, au large des côtes d'Afrique du Sud, déversement de 100 000 tonnes.
* 1988 Amazzone, au large de l'île d'Ouessant (Bretagne), capacité de 32 000 tonnes dont 3 200 tonnes rejoignent la mer.
* 1989 Kharg-5, entre les îles Canaries et le Maroc, capacité de 284 000 tonnes dont 70 000 tonnes déversées dans l'Atlantique.
* 1989 Exxon Valdez, baie du Prince-Guillaume (Alaska), capacité de 211 000 tonnes dont près de 40 000 tonnes déversées.
* 1991 Haven, au large de Gênes (Italie), capacité de 230 000 tonnes dont 60 000 tonnes déversées en mer et 20 000 tonnes restées coincées dans l'épave gisant au fond.
* 1991 guerre du Golfe, entre 500 000 et un million de tonnes de pétrole déversées en mer.
* 1992 Aegean Sea, au large de La Corogne (Espagne), capacité de 114 000 tonnes dont 60 000 tonnes déversées en mer.
* 1993 Braer, à Sumburgh head (îles Shetland), capacité de 85 000 tonnes dont la totalité déversée en mer. Collision entre deux pétroliers, le Maersk navigator et le Sanko Honour, au nord de Sumatra (Indonésie), capacité de 254 000 tonnes dont 200 000 tonnes répandues en mer.
* 1996 Sea-Empress, au large de Milford Haven (Pays de Galles), capacité de 147 000 tonnes dont 65 000 tonnes déversées en mer.
* 1997 Katja, lors de l'accostage dans le port du Havre (Normandie), 2 tonnes déversées en mer.
* 1997 Nakhodka, au large de Mikuni (Japon), capacité de 19 000 tonnes dont 8 000 tonnes déversées en mer du Japon.
* 1999 Volgoneff-248, Bosphore, capacité de 4 400 tonnes dont 1 000 tonnes déversées en mer de Marmara.
* 1999 Erika, à une cinquantaine de milles de la pointe de Penmarc'h (Finistère), capacité de 31 500 tonnes dont 20 000 tonnes déversées dans l'Atlantique.
* 2000 Fuite d'une raffinerie dans la baie de Rio de Janeiro au cours de laquelle 1 300 tonnes déversées.
* 2001 Jessica, au large de l'île San Cristóbal (Galapagos), capacité de 900 tonnes dont 600 tonnes déversées dans l'océan Pacifique.
* 2002 Le Prestige, chargé de 77 000 tonnes de fioul lourd, en difficulté au large de la Corogne (Espagne), se brise en deux le 19 novembre.
Les deux parties du pétrolier coulent à 3 500 mètres de profondeur, emportant de 40 000 à 50 000 tonnes de fioul.
Deux millions huit cent vingt six mille quatre cent cinquante tonnes. 2 826 450 tonnes de pétrole dégueulasse et mortellement toxique répandu sur et dans tous les océans et les mers du globe en 43 ans.
Mais les marées noires ne représentent que 6% des déversements d'hydrocarbures dans l'océan. Il y a aussi tous les rejets d'hydrocarbures d'industries, et les dégazages illégaux: beaucoup de navires marchands nettoient leurs soutes en haute mer, laissant paraître derrière eux un sillon dégueulasse. Rares sont ceux qui se font choper, et certains nient alors d'une façon éhontée - un capitaine n'a-t-il pas expliqué que c'était le cuisinier, qui avait déversé de l'huile de friture par dessus bord, qui était seul responsable de la traînée de 19km qu'avait laissée son bateau?
Donc, si aux 6% on ajoute 94%, ça fait quelque chose comme quarante sept millions mille cent sept et cinq cent tonnes d'hydrocarbures à la flotte. 47 107 500 tonnes - toujours en 43 ans.
A cela, s'ajoutent bien sûr les 800 000 tonnes qui s'échappent actuellement chaque jour de la plateforme qui a coulée à une trentaine de km de la Floride.
Mais pour l'instant, la palme de pollution revient encore à la marée noire qui s'est produite pendant la guerre du golfe, lors du sabotage du terminal pétrolier de Mina al Ahmadi, au Koweit, par l'armée iranienne.
Joli record de pollusion massive!
Les animaux marins, les populations et les côtiers apprécient, on n'en doute pas.
En Floride, "c'est une catastrophe qui s'annonce pour les 12 millions de km2 de zones humides du littoral de Louisiane, où des centaines d'espèces animales sont menacées." Aujourd'hui, le 30 avril, alors que le pétrole coule à flot sur les marais humides de Floride, c'est aussi la journée-mondiale-pour-sauver-les-grenouilles, ces remarquables et pacifiques batraciens étant dramatique décimés par la pollution, la destruction de leur habitat et la connerie sottise humaine. Mais les millions de grenouilles évoluant dans les marais de Floride sont déjà condamnés. Elles sont hélas loin d'être les seules.
En se déposant sur les fonds marins ou en se répandant en nappes dans la mer, le fuel détruit la faune et la flore marine (dont les crustacés, les coraux, les poissons) et supprime la nourriture de nombreuses espèces. Les oiseaux, dont les plumes engluées perdent leur étanchéité et ne parviennent plus à réguler leur température, succombent à l'hypothermie et à l'empoisonnement. La zone littorale est la plus vulnérable. L'arrivée des nappes de pétrole sur les marais côtiers, les mangroves, les plages de sables ou de galets et sur les récifs coraliens peut avoir des effets dévastateurs.
Pour en revenir à l'actualité, Le Monde du jour nous apprend que :
Les bayous [écosystèmes côtiers typiques de Louisiane] seront beaucoup plus difficiles à nettoyer que si la marée noire avait touché un substrat dur, comme des rochers. En revanche, les processus de biodégradation devraient y être un peu plus rapide. C'est le seul côté positif : la grand majorité des hydrocarbures sont issus de la minéralisation et de l'enfouissement d'anciennes mangroves. Il y a donc une continuité entre la végétation de ces espaces et les hydrocarbures en terme de structure chimique. La biodégradation sera donc plus rapide que sur un rocher car ce sont des molécules qui sont plus ou moins connues des communautés microbiennes qui vivent dans les mangroves.
Quand la crise sera passée, on peut donc imaginer qu'il y aura une exacerbation de la vie, ces hydrocarbures seront utilisés comme source de carbone. Les hydrocarbures restent un composé naturel : le problème est très différent que lors d'une pollution par pesticides, pour lesquels aucun organisme vivant ne peut dégrader la molécule. Mais il y aura des impacts écologiques majeurs, c'est certain. Pour que l'écosystème retrouve son intégrité, qu'une forêt se reconstitue et joue son rôle par rapport à la faune, il y en a peut-être pour 20 ou 30 ans.
Vingt ou trente ans, et combien de dizaines de millions d'animaux morts?
BP, la compagnie responsable (par négligence, puisque c'est une défaillance technique qui est à la cause de la fuite), déclare qu'elle "assume" et "nettoiera". Alors qu'on sait que les Bayous sont impossibles à nettoyer. Une personne a laissé un commentaire sur Libération:
"Le mec il vient d'assassiner la mémé à coup de gourdin en pleine rue et le sang et la cervelle ont giclé partout sur la chaussée
- Mais m'sieur l'agent, je vous jure que je vais assumer et nettoyer !"
C'est en effet à peu près du même niveau.
Crevettes et poissons par dizaines de millions, oiseaux (plus de 5 millions vivent dans les bayous de Louisiane), renards, tortues, aligators... interminable liste, on l'a vu, de tous ceux qui vont périr. Mais le top, c'est la phrase "on peut donc imaginer qu'il y aura une exacerbation de la vie" (on peut aussi imaginer qu'on ira sur la Lune avec la Tour Eiffel.) Finalement, on a presque envie de dire que tout ça n'est pas bien grave... D'accord, les océans servent d'immenses poubelles, mais tout cela finira bien par rentrer dans l'ordre. Vous y croyez, vous, au Père Noël?
Perso, étant donné que j'ai la chance d'être végane depuis une quinzaine d'années, je ne mange aucun poisson depuis longtemps, et vu comment nous avons transformé les océans en un magma infâme, j'ai plutôt envie de souhaiter bonne chance aux humains qui en consomment. Parce qu'entre les 47 millions de tonnes d'hydrocarbures, les déchets radioactifs, les déchets de guerres, les pesticides, et toute la poubelle qu'on y balance, au point qu'ils forment un "septième continent" - terriblement toxique bien sûr -, il faut être vraiment cinglé ou totalement inconscient pour encore consommer du poisson (et sans parler des souffrances des poissons pêchés).
Illustration: trajet des jouets en plastique relâchés par un cargo dans la plaque de déchets. Pour en revenir au "septième continent", on en parle "curieusement" très peu, pourtant c'est une pollution autrement plus massive que les marées noires, qui finalement font peut-être figure de gentillettes pollutions.
Deux mots de cette plaque (ces plaques serait plus correcte) de résidus de plastiques, qui représente entre 700 000 km2 et 20 000 000 km2. Une bagatelle. Étant donné que la mer de déchets est translucide et se situe juste sous la surface de l’eau, elle n’est pas détectable sur les photographies prises par des satellites. Elle est seulement visible du pont des bateaux. Les plastiques ont une durée de vie moyenne qui dépasse les cinq cents ans. Au fil du temps, ils se désagrègent sans que leur structure moléculaire change d’un iota. C’est ainsi qu’apparaissent des quantités colossales d’une sorte de sable de plastique qui, pour les animaux, a toutes les apparences de la nourriture.
Ces plastiques, impossibles à digérer et difficiles à éliminer, s’accumulent ainsi dans les estomacs des poissons, méduses et des oiseaux marins. Par ailleurs, ces grains de plastique agissent comme des éponges, fixant de nombreuses toxines dans des proportions plusieurs millions de fois supérieures à la normale, comme le DDT (un pesticide) ou les PCB (qui ont complètement pollué le Rhône pour des décennies), des produits extrêmement toxiques. Les effets en cascade peuvent s’étendre via la chaîne alimentaire jusqu'à l'humain (qui mange des animaux marins). D'après Greenpeace, environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l'ingestion de plastiques. Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cet amas colossal de déchets. Sur des mesures effectuées en 2001 et en 2007, la masse de particules plastiques était six fois supérieure à la masse de zooplancton.
Entre deux eaux: la pollution
Sans doute, les enjeux économiques et de pouvoir sont le coeur de tous ce désastre, et j'imagine sans peine qu'ils m'échappent comme au plus commun des mortels.
Mais l'impression que, presque malgré moi, je retire de ce qui peut quand même être appelé la destruction des océans, c'est que la fin du monde ce n'est pas du tout pour 2012: c'est déjà commencé depuis longtemps. Finalement, l'apocalypse, c'est comme la révolution: ce n'est pas un baculement d'un jour, mais une continuité de changements qui les font. La fin du monde, ce ne sera même pas une météorite qui se fracasserera sur nos crânes, mais c'est simplement nous tous, ensemble, qui nous rendons un peu plus chaque jour notre planète invivable pour tous les animaux et nous-même, humains. Ca va prendre encore un petit peu de temps, mais vu l'énergie qu'on y met, ça ne devrait plus trop traîner.
Peut-être suis-je pessimiste, ou bien tout simplement réaliste? Il est nécessaire de prendre du recul pour mesure l'ampleur des dégâts. Perso, l'inexorable destruction des océans a du mal à me rendre joyeuse.
Ceci dit, l'humanité s'habitue (tant bien que mal certes mais quand même on y arrive) à son nouvel environnement au fur et à mesure de sa dévastation (le "syndrôme de la grenouille", ou un truc du genre je crois?); c'est sans doute ça aussi qui nous empêche de réagir comme il se devrait et de prendre des décisions immédiates et salutaires, comme devenir vegan et arrêter de consommer comme des dingues (pas évident quand on vit dans une société de consommation viandarde!). Devenir veg et réellement moins consommateur, tout de suite, là, maintenant. Ca ne résoudrait peut-être pas tout, mais ça épargnerait des milliards d'animaux, et en plus on s'empoisonnerait beaucoup moins. Ce serait déjà un bon début.
Des tas d'autres actions sont possibles, directement en changeant ses comportements, ses habitudes, et indirectement en finançant des structures qui luttent pour les animaux (humains et non humains) et l'environnement ici et à travers le monde. Il est urgent et nécessaire de concilier les deux. Il paraît que nous sommes une espèce particulièrement ntelligente, hé bien, il serait plus que temps de le montrer! Parce que pour l'heure, nous nous comportons vraiment comme la pire bande d'imbéciles possible.
Enfants jouant dans une rivière, Jakarta.
Article piqué pour la bonne cause sur le blog de Végan
http://vegane.hautetfort.com./