La grossière propagande d’un groupe de pression pourvu de moyens financiers excessifs ne parvient pas à masquer la nocivité de la chasse à la française qui se nourrit de deux impostures : la dérogation et la tolérance.
Inutile de vous interroger pour savoir la date de fermeture de la chasse, de chercher à connaître une liste d’espèces animales soumises à cette guerre sans honneur, de penser que les tirs sont interdits par temps de neige ou la nuit ou à distances des habitations.
Pour tout cela il y a des règles purement théoriques, puis, systématiquement des dérogations et des tolérances.
La chasse ne ferme pas en ce pays.
Bien sûr, le deuxième dimanche de septembre est qualifié « d’ouverture générale », dans la moitié Sud du pays, mais dans la plupart des départements, la traque des sangliers avait commencé le 15 août.
La chasse de certains oiseaux d’eau sévissait déjà ici et là.
N’imaginez pas qu’elle s’interrompt fin janvier, ni même mi-février.
En mars, vous rencontrerez des chasses à courre, des tirs de pigeons ramiers classés « nuisibles » à cette seule fin.
Alors, au printemps du moins, en période de nidifications des oiseaux et de reproduction des mammifères, la faune connaîtrait-elle un peu de paix ?
Nullement. Ils tuent les corvidés et déterrent le blaireau ailleurs en mai.
Mais, nous diront les crédules, « existent quand même des espèces protégées », celles qui sont menacées de disparition .
Hélas, aucune espèce n’échappe aux tirs intempestifs et les centres d’accueil et de soins de la faune sauvage voient arriver rapaces et cigognes plombés.
En ces jours de fin d’été, dans les profondeurs des LANDES, d’inquiétants individus qui n’ont rien de commun avec nous, piègent les petits oiseaux tels que bruants et pinsons pour les manger !
Le droit Français érige en délit ces faits mais l’administration couvre ce braconnage qui s’accompagne d’actes de violences mafieuses à l’encontre des militants de défense des oiseaux s’avisant de faire verbaliser les malfaisants.
Pire : il est conseillé par l’administration d’un Etat qu’on voudrait de droit, aux amis des oiseaux de quitter les zones affectées par ces pratiques arriérées.
En cette affaire, l’Etat préfère une injustice à un prétendu désordre.
Comme dans le MEDOC de la décennie 1980, les autorités ignorant qu’un tueur de petit oiseau est d’abord un tartarin, craignent que faire appliquer la loi générerait une jacquerie. Or, un peu de fermeté, une once de courage, mettraient fin à ces braconnages et à ces gesticulations de mauvais goût.
Les propagandistes du loisir de mort s’accrochent à des prétextes stupides pour habiller de vertu civique leur rage de tuer.
Hier, la rage vulpine, désormais disparue grâce à la vaccination des renards, était bien commode pour justifier les massacres.
L’échinoccocose, aujourd’hui, la tuberculose bovine jouent le même rôle avec un peu moins d’éclat médiatique.
Reste la prolifération des sangliers que génère la seule chasse mais qui,par un retournement de propagande, sert d’alibi aux tueurs.
Au fond, cette propagande a parfaitement assimilé la leçon des grands totalitarismes du siècle passé :
Un mensonge efficace doit être un mensonge énorme.
Plus il est gros, plus il a des chances d’abuser un temps l’opinion.
Faut-il réformer la chasse à la Française ?
On ne réforme ni la torture, ni l’esclavage.
On les abolit.
Certes, toute avancée est bonne à prendre.
Moins de tueries s’appréciera toujours et nous ne bouderions pas des dimanches sans chasse et une réduction progressive des multiples ouvertures spécifiques, paravents du braconnage généralisé.
Après tout, les artichauts se mangent feuille à feuille.
Mais, nous qui ne sommes pas comme eux, qui n’avançons pas masqués, qui ne mentons pas sur ce que nous pensons, nous disons loyalement et clairement notre dégoût d’un loisir de mort consistant à persécuter des êtres sensibles.
L’essentiel est culturel.
La société actuelle est nuisible puisqu’elle détruit le vivant et, en dehors de quelques discours vertueux en faveur de la biodiversité, privilégie toujours le lucre, la récréation, les intérêts économiques sur les impératifs de protection de la nature.
Six cent mille oiseaux s’écraseraient, chaque année, contre les phares des plates-formes pétrolières de la mer du Nord.
Les routes et leur trafic, les trains à grande vitesse, les pesticides agricoles, l’assèchement des marais, l’urbanisation, les pales des éoliennes tuent dans l’indifférence d’une société coupable.
Pour que l’humain adopte un nouveau comportement fondé sur le respect et l’amour de la nature, il convient d’extirper l’exacerbation de l’instinct de mort que représente la chasse.
Alors : la chasse « y’en a marre » !
Oui, mais surtout de ces politiciens irresponsables qui flattent les maniaques du fusil et du piège en pensant ainsi faire de la démagogie, alors qu’ils ne font que prouver leur mépris des citoyens.
Car, ici comme dans les autres démocraties européennes, la chasse devient un loisir marginal qui ne tire sa capacité de nuisance que de son mode d’organisation corporatiste et des fonds colossaux qu’elle gère.
En France, comme partout ailleurs, l’immense majorité des personnes souhaitent une approche nouvelle de l’animal.
En février 2011, un sondage SOFRES confirmait que 87% des Français souhaitent que la loi protège l’animal sauvage des actes de maltraitance.
On vous dira : la France compte beaucoup de chasseurs.
Faux .
Certes, il y en a beaucoup trop mais ils ne représentent jamais que moins de 2% de la population et leur nombre diminue fort heureusement d’année en année.
Là encore, ils mentent :
Leur lobby annonce dans la presse un million trois cent mille chasseurs. Or, il n’a été validé qu’un peu plus de un million deux cent mille permis de chasser et un tueur agréé peut détenir plusieurs permis. Dès lors, le nombre d’amateurs peut être évalué à un million, soit la moitié de ce qu’il était il y a trente ans.
Abolissons la chasse pour réconcilier l’homme avec la nature et pour combattre l’instinct de mort et en finir avec la banalisation de l’acte de tuer.
Refusons la mort donnée pour inculquer l’amour du vivant.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.
Commentaires
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