Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Un éternel Treblinka...

     

    4ad9261dc7c27cebe599d332ada0fad2.jpg

     

    Des Etats-Unis nous vient un livre qui semble arriver à point nommé pour conforter tous ceux qui dénoncent le principe même d'un droit des animaux et pensent que les thèses de la "libération animale" devaient immanquablement conduire à des dérapages scandaleux. Comment ne pas être en effet choqué par ce titre, Un éternel Treblinka, que l'historien américain Charles Patterson a osé donner à un livre sur la condition animale ?


    Pourtant, chapitre après chapitre, on comprend qu'il ne s'agit pas là d'une outrance irresponsable : sans nous faire grâce du moindre détail, l'auteur nous oblige à accompagner l'effroyable parcours qui aboutit à la tuerie des animaux de boucherie, ce processus qui s'effectue à la fois en marge et au coeur des sociétés industrielles. Il veut obliger nos contemporains à prendre connaissance de cette violence banale, légale que des directives encadrent, certes, mais que sa technicité industrielle et son obnubilation par le profit rendent doublement inhumaine : vis-à-vis des bêtes qu'on transporte, qu'on parque, puis qu'on abat, et vis-à-vis des hommes qu'on exerce à l'insensibilité.

    COMMENCEMENT DU PIRE

    De ce processus industriel, Patterson propose une genèse surprenante qu'étayent quelques rappels historiques. C'est dans les Union Stock Yards, gigantesque réseau de parcs à bestiaux et d'abattoirs, installés au sud de Chicago, reliés par des centaines de kilomètres de voies ferrées, qu'Henry Ford en 1922 eut la révélation de la chaîne de production dont il fit le modèle d'organisation du travail, auquel il a attaché son nom. Or c'est le même homme qui fut à l'époque l'instigateur de textes antijuifs virulents et le propagateur du pamphlet antisémite Les Protocoles des sages de Sion. Au commencement du pire, il y aurait donc eu comme une connexion entre l'antisémitisme génocidaire et la division du travail d'abattage. De Chicago à Treblinka, la conséquence serait implacable.

    Patterson dénonce en outre la mise en pratique par les Américains, dans l'entre-deux- guerres, de l'hygiène raciale et de ce qu'on nommait "l'eugénisme des familles", qui reproduisait les techniques de sélection ayant cours dans l'élevage des animaux, et qui fit de féroces disciples chez les nazis. En un mot, la rationalisation de la zootechnie et de l'abattage devait nécessairement aboutir à une "anthropotechnie" exterminatrice, celle-là même que les hitlériens menèrent à bien. Entre les procédés mis en oeuvre dans le traitement des animaux et celui d'hommes préalablement animalisés, il y aurait une rigoureuse similitude.
    ef2a6b4d4370ddb5e837b4e17343a48f.jpg

    Si l'argumentation peut sembler forcée, c'est qu'elle prétend à la scientificité et qu'elle pèche le plus souvent par naïveté conceptuelle. La lecture de descriptions atroces, inoubliables, aurait pu suffire : ces récits pèsent plus lourd que toute démonstration, ils parlent d'eux-mêmes et emportent une sorte d'intime conviction, celle dont Patterson a recueilli le témoignage auprès de nombreux juifs marqués par l'extermination. Tous disent qu'ils ont un jour ressenti la certitude d'une communauté de sort entre les victimes de ce génocide et les animaux de boucherie conduits à la mort.

    On peut ne pas être d'accord avec cette manière emphatiquement analogique de dénoncer les pratiques de transport et d'abattage. Et pourtant, on aurait tort de reprocher à Patterson de banaliser la destruction des juifs d'Europe. Il s'est instruit à Yad Vashem et il ne cesse d'affirmer l'unicité de ce meurtre de masse. Sa dénonciation s'ancre dans l'oeuvre d'Isaac Bashevis Singer, dont les livres, entièrement consacrés à décrire la singularité juive d'Europe centrale, sont en même temps hantés par le calvaire infligé aux bêtes destinées à l'alimentation. "Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, c'est un éternel Treblinka", écrit I.B. Singer : c'est donc une partie de cette phrase qui constitue le titre du livre de Patterson. Et il ne faudrait pas oublier que beaucoup d'auteurs juifs d'après 1945 ont osé la comparaison : Adorno et Horkheimer, Derrida, Canetti, Grossman, Gary, entre autres, ont été obsédés par la douleur animale et par sa proximité avec la souffrance des persécutions par les nazis.

    Que faut-il faire pour que nous devenions moins inhumains avec les bêtes ? Le radicalisme de la réponse végétarienne préconisée par Patterson ne saurait convenir à tous. Mais il nous appartient à tous d'inventer une politique humaniste du vivant non humain.
     
     
     

    UN ÉTERNEL TREBLINKA (ETERNAL TREBLINKA) de Charles Patterson. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Dominique Letellier. Calmann-Lévy , 334 p., 20,50 €.
    Elisabeth de Fontenay
    Article paru dans l'édition du 11.01.08.
  • L’UTILISATION DES ANIMAUX DANS LES GUERRE


    http://bellaciao.org/images/rien.gif

    http://bellaciao.org/fr/IMG/jpg/361823-445874.jpg


    Il y a plusieurs façons d’utiliser les animaux dans les conflits armés. A certaines époques, ils ont été utilisés comme bêtes de somme, portant le matériel, les armes, les munitions…Mais ils ont aussi été employés comme messagers de la mort et de la destruction, entraînés à mener des opérations destructrices, mais aussi comme objets d’expérimentation.

    Utilisation des animaux dans les guerres

    Ce qui nous différencie des animaux, c’est notre intelligence. Celle-ci nous a permis de développer nos capacités créatives, à la fois de façon bénéfique mais aussi malfaisante. Nous n’oublions pas que des millions d’êtres humains, femmes enfants hommes ont été les principales victimes de cette « ingéniosité « humaine à vouloir détruire sa propre espèce. Mais cette « ingéniosité » malveillante, a aussi été employée à instrumentaliser la vie animale. Certains animaux, réduits en esclavage, sont devenus des outils utilisés pour frapper « l’ennemi », infligeant à ces animaux d’énormes souffrances et les transformant eux aussi en « chair à canon » ou « arme « d’agression.

    Comment les animaux sont utilisés dans les guerres

    Il y a plusieurs façons d’utiliser les animaux dans les conflits armés. A certaines époques, ils ont été utilisés comme bêtes de somme, portant le matériel, les armes, les munitions…Mais ils ont aussi été employés comme messagers de la mort et de la destruction, entraînés à mener des opérations destructrices, mais aussi comme objets d’expérimentation.

    Animaux utilisés comme bêtes de somme

    Parmi les animaux, le cheval a été l’un des plus utilisés jusqu’à une époque récente dans les conflits armés. Ils ont été introduits dans les combats aussi loin que 2000 à 1000 avant l’aire courante. Les premières traces de leur utilisation remontent à l’époque d’Hyksos (venant de ce qui est actuellement la Turquie), contre l’empire égyptien. Attachés à des chariots, ils semèrent la terreur dans l’armée égyptienne et contribuèrent à la victoire d’Hyksos. A partir de là, l’utilisation des chevaux a changé les techniques de combats, et ils sont aussi devenus le symbole de la puissance guerrière : cheval d’Alexandre le Grand, de la déferlante des Huns, jusqu’à leur utilisation dans la première guerre mondiale. La motorisation de la seconde guerre mondiale les renvoie à leur terroir pour leur bénéfice.

    Mais il n’y a pas que les chevaux qui ont été utilisés de cette manière. Les ânes et les mules ont également servis pour le transport. Reconnues comme pouvant porter des charges beaucoup plus importantes eut égard à leur poids, surtout dans des zones géographiques difficiles d’accès, les mules , connues pour leur intrépidité à porter le long de sentiers élevés, escarpés et dangereux vont être appréciées. Les dernières mules à avoir servi massivement l’ont été pendant la première guerre mondiale dans les champs boueux de France et de Russie et pendant la seconde guerre mondiale principalement dans le Pacifique et en Afrique du Nord.

    Autres animaux de charge a s’être trouvés enrôlés d’office dans les boucheries humaines : le chameau (depuis sa domestication il y a 5000 ans) le lama en Amérique du sud (utilisés par les Incas), les éléphants appréciés comme porteur de très lourdes charges, les vaches, et même des chiens. Ces animaux ont payé un lourd tribu : 8 millions de chevaux, d’ânes et de mules ont été tués au service des troupes en Europe pour la seule première guerre mondiale.

    Les animaux comme messagers de la mort et de la destruction Outre accomplir ces tâches comme bêtes de somme, certains animaux ont été employés pour des missions où ils avaient de fortes chance de perdre la vie : au Vietnam, par exemple, 4000 chiens ont été utilisés pour nettoyer des caves et tunnels, et renifler les mines antipersonnelles et les pièges. Outre le fait de servir pour garder les positions militaires, les forts, pendant la première guerre mondiale ils ont aussi été utilisés pour délivrer des messages (la plupart lorsque repérés se faisant tirer dessus), pour poser des lignes de téléphone en cuivre dans les no man’s land, certains même ont servi de bombes ambulantes actionnées à distance.

    Brigades canines

    a38165acf44f440e2de38332345fc10d.jpg

    Il existe dans certaines armées des brigades canines, les chiens étant considérés comme du matériel militaire au même titre qu’un fusil. Les israéliens les utilisent pour attaquer les résistants palestiniens retranchés dans des bâtiments, mais il est déjà arrivé qu’ils s’attaquent à des civils notamment des enfants et leur férocité a provoqué des blessures graves chez certains. Ils les utilisent également dans leurs prisons pour inspecter les cellules des prisonniers palestiniens. Les américains et les israéliens utilisent des chiens dans leurs interrogatoires des prisonniers musulmans (Guantanamo, Abu Ghraib, prisons israéliennes) sachant quelle aversion ceux ci ont pour les chiens considérés comme impurs. Les chiens sont devenus des instruments de torture comme l’ont révélées des photos d’Abu Ghraib.

    Les dauphins, lions de mer et même des baleines servent à pister les mines sous marines et dans le passé les armées américaines et russes ont utilisé les dauphins pour rechercher ces mines. Actuellement la marine de guerre américaine exploite des dizaines de dauphins et quelques lions de la mer qui ont été entraînés et utilisés exclusivement pour détecter les mines sous marine dans le Golf Persique. Lorsque les mines sont détectées, les animaux laissent une marque repérable par le personnel des navires.

    Les pigeons ont été employés comme messagers depuis des siècles. C’est ainsi que la conquête de la Gaule par Jules César fut annoncée à Rome. Plus récemment, les pigeons et les perroquets ont été utilisés par les britanniques dans le Golfe Persique lors des guerres du Golfe pour détecter des agents chimiques notamment des gaz inervants.

    La plupart du temps, les missions imposées aux animaux sont celles que les humains dans leur malfaisance ne veulent pas accomplir sachant qu’ils ont peu de chance de s’en sortir. Ils sacrifient donc ces animaux sur l’autel de la guerre, de leur soif de pouvoir, de colonisation, pour asservir d’autres peuples et s’emparer de leurs biens.

    L’ingéniosité diabolique de certains dans l’utilisation des animaux dans les guerres comme messagers de mort et de destruction remonte à la nuit des temps. Dans l’antiquité et au moyen âge, des armées ont utilisé des animaux contaminés (rats, renards, lapins…) pour empoissonner des puits. L’armée romaine a utilisé cette tactique à grande échelle. Des carcasses d’animaux infectés étaient aussi jetées par-dessus les fortifications de villes assiégées dans l’espoir qu’elles contamineraient les populations en état de siège. L’une de ces pratiques les plus crapuleuses a été employées en 1346, quand des soldats tartares ont catapulté des rats et des cadavres humains porteurs de la peste bubonique dans la ville assiègée de Kaffa (actuellement en Ukraine sur la mer noire) ; où il est dit que c’est là que l’Europe a fait l’expérience des premiers morts de ce que l’on a appelé la « mort noire ».

    Les chiens et les chats ont également été utilisés comme armes létales. Pendant la seconde guerre mondiale, l’OSS, ancêtre de la CIA a conçu l’idée d’attacher des bombes à des chats et de les larguer comme des bombes au dessus de cibles marines. Sachant que les chats n’aiment pas l’eau, les officiers à l’origine de ces tests pensaient que les chats feraient tout pour atterrir sur le ponton d’un navire provoquant l’explosion du bateau. Tous les chats utilisés à ce type de mission atterrissaient dans l’eau perdant conscience dans l’air, à la suite de quoi les tests ont cessé. L’armée américaine a aussi utilisé ce qu’elle appelait des « chiens de tanks ». Les bébés chiens étaient séparés de leur mère dés le plus jeune âge et ne recevaient de nourriture que sous un tank. Dans les zones de combat, affamés, et portant des charges explosives sur le dos, apeurés, ils se réfugiaient sous les tanks des allemands, explosant, les détruisant et se détruisant avec. L’armée russe emploie également ce type de méthode. Les mules et les ânes sont aussi utilisés comme porteurs de charges explosives.

    Les dauphins, dont le naturel enjoué et affectueux est connu de tous, ont été victimes de tactiques militaires des plus perverses dans l’utilisation animale à des fins guerrières. Au Vietnam en 1972, la marine américaine a commencé un programme intitulé « Swimming Nullification Program » pour protéger les ports du Sud Vietnam contre les plongeurs du Vietcong. Apres avoir repéré le plongeur, le dauphin, entraîné, lui enlevait son masque de plongée, ses palmes et son tuba et le tirait vers le bateau américain ou il était récupéré et soumis à des interrogatoires violents. Des dauphins ont même été équipés de couteaux placés dans leurs bouches et entraînés à tuer. Des seringues contenant du dioxyde de carbone ont été placées de la même manière et les plongeurs du Vietcong ainsi touchés gonflaient et explosaient. Il est rapporté que 40 plongeurs du Vietcong ont ainsi trouvé la mort ainsi que 2 entraîneurs militaires américains.

    Des chiens, des chats, des renards, ont été utilisés depuis des siècles pour propager le feu, notamment pour détruire les récoltes. Attachés à la queue de l’animal, un chiffon imbibé d’un produit inflammable était allumé, provoquait la panique de l’animal qui courait dans les récoltes provoquant un départ de feu. Cette tactique a été utilisée par les forces anti castristes dans les années 60 pendant l’opération Mongoose, une opération dirigée par la CIA pour provoquer la chute de Fidel Castro.

    Les américains ont utilisé des tactiques de destruction massive d’animaux contre les amérindiens pour les affamer, les priver de vêtements, d’abris et déstructurer leurs communautés. Dans les Grandes Plaines de l’Ouest, des chasseurs étaient encouragés à poursuivre et abattre des troupeaux entiers de buffles que les indiens des Plaines utilisaient comme nourriture, et dont la peau servait à confectionner habits et tentes. Des millions de buffles ont ainsi été tués aux alentours des années 1870. L’objectif était de sédentariser les indiens dans des réserves pour mieux détruire leurs communautés, leurs coutumes, les asservir et leur voler leurs terres. Les indiens chasseurs de buffles avaient réussi à maintenir pendant 10 000 ans un équilibre entre leurs besoins et la préservation de cette espèce, sérieusement mise en danger d’extinction par les colons anglo saxons et germains.

    Cette technique fut aussi employée par les russes contre les troupes d’invasion de Napoléon, l’objectif étant que l’ennemi ne trouve pas de nourriture pour se ravitailler sur place. Dans ce cas les russes n’auraient pas eu à détruire le cheptel (bovins, ovins) si Napoléon n’avait pas cherché à conquérir la Russie.

    Les animaux sont utilisés par le complexe militaro industriel à des fins d’expérimentationcdd614e08c7874e5a1301534d64d3602.jpg

    Ces expérimentations ont été faites pendant des siècles mais avec le développement des sciences, le XXème siècle a vu une utilisation exponentielle des animaux à des fins expérimentales guerrières. Les militaires alliés aux scientifiques, ainsi qu’aux grands groupes militaro industriels ont besoin d’être approvisionné s avec de nombreux animaux pour tester leurs inventions destructrices. Aux Etats-Unis chaque année, plus de 300 000 chiens cochons, chèvres, moutons, lapins, souris, chats, ainsi que d’autres animaux sont infectés, empoisonnés, brûlés, disséqués, mutilés par le Département de la Défense. Ce chiffre n’inclue pas les animaux utilisés par les sociétés sous traitantes ayant des contrats avec le Pentagon. Ce sont des dizaines de millions d’animaux qui ont ainsi été massacrés au XXème siècle à des fins purement militaires, sans compter ceux utilisés en cosmétologie et autres recherches civiles scientifiques.

    L’une des expérimentations les plus abjectes conduites sur des animaux est celle de 1946 dans le Pacifique sur l’Atoll Bikini. Une ménagerie de 4000 animaux a été placée sur un bateau au dessus duquel une bombe nucléaire a été expérimentée. L’explosion a provoqué la mort de la plupart d’entre eux, le reste, horriblement brûlés et irradiés sont morts peu après.

    La liste des utilisations malfaisantes des animaux en temps de guerre mais aussi pour préparer les prochaines guerres est interminable, la malfaisance humaine n’a de limite que celle qu’on lui impose en posant des gardes fous moraux, encore faut-il les poser.

    A l’exception des enfants, tout être humain sain d’esprit peut s’opposer à la participation dans un conflit armé (objection de conscience, désobéissance civile…). Les animaux ne choisissent pas de participer à la guerre, ils ne sont que des outils et des armes employés pour combattre l’autre, « l’ennemi ». Une vie animale est une VIE, et en tant que telle doit être respectée. Rien ne peut justifier un tel sadisme. Combattre la militarisation des sociétés est encore le meilleur moyen trouvé pour faire cesser ces atrocités.

    http://bellaciao.org/fr/puce.gifhttp://www.planeten onviolence. org/U...

    http://bellaciao.org/images/puce.gifhttp://internationa lnews.over- blog.com/ article-14801318 .html

    www.dauphinlibre.be/iraq.htm.

     

     

    iNFOS LOCALES  

    • le cirque MAXIMUN a fait passer un article dans le Populaire vantant le cirque à l'ancienne, avec animaux, pour le plaisir des enfants...Quelle belle éducation pour eux que de voir des animaux esclaves, dressés par la force, maltraités....
    • A St Auvent, les chasseurs font leur propagande : ils ont plantés avec les écoliers des haies..honteux de laisser des enfants fréquenter ces tueurs, et les laisser polluer leurs jeunes esprits!

     

     

     


     

  • TRAFFIC....La honte des animaleries


    d0b4c366b04aa9e14fe41678d290050e.jpgMarchands de viande ! Il y a un peu plus d’un an, Mlle B et son compagnon décident d’acheter un chien. Ils ont "flaché" sur le Bouledogue Français. Ils contactent quelques éleveurs mais les prix sont au dessus de leurs moyens. En passant devant une animalerie, ils voient en vitrine des chiots de leur race favorite. Ils entrent, demandent des renseignements : les prix sont plus abordables, les facilités de paiement avantageuses, et les chiots proviennent d’élevages français aux dires du vendeur. Rassurés, le couple repart donc avec Telma, une petite chienne certe maigrichonne mais adorable. Confiants dans les propos du vendeur, MlleB n’a pas étudié de trop près les papiers de la petite Telma. De retour chez elle, quelle surprise quand elle découvre que la petite chienne qu’elle vient d’acheter ne provient pas de l’élevage français dont le vendeur avait parlé mais de Belgique ! Mlle B retourne aussitôt à l’animalerie demander des explications au vendeur, celui-ci lui explique que l’éleveur avec lequel travaille l’animalerie à une partie de son élevage en France et une autre en Belgique. Elle rentre donc chez elle, peu rassurée, mais la chienne à l’air en bonne santé... Deux jours plus tard, ce qu’elle craignait arriva, Telma tousse de façon alarmante ! Diagnostique : Toux du Chenil. Obligés de reporter le rappel de vaccins, le couple soigne la petite chienne pendant huit jours mais son état s’aggrave : crachats, vomissements, râclements, fièvre,... Nouveau dignostique : Maladie de Carrée ! Traitement de choc de trois semaines, mais aucune assurance de sauver la petite Telma. Trois semaines passent et grâce à sa bonne étoile, Telma à survécu à sa maladie. Elle "râclera" encore tout l’hiver mais son état de santé s’améliore au fil des mois, et aujourd’hui, elle est tirée d’affaire. Entre temps, l’animalerie à changé de propriétaire et déménagé trois magasins plus bas dans la rue. Mlle B a réussi a obtenir les coordonnés de l’ancien propriétaire et l’a contacté, mais celui-ci l’a éconduite et renvoyée vers l’animalerie. Biensûr, elle n’a jamais pu être dédommagée mais elle a eu de la chance car Telma est toujours là, ce qui ne fut pas le cas pour beaucoup d’autres !

    ******

    Lyon, Mai 2003, comme tous les dimanches matins la place Carnot est le théatre du tristement célèbre marché aux chiens. T et J accompagnés d’un couple d’amis sont là en spectateurs et n’ont nullement l’intention d’acquérir un chiot. Mais ils viennent d’emménager dans leur appartement et depuis longtemps, T rêve d’avoir un Bouledogue Français. Ils s’arrête donc devant un marchand et T commence à "gatouiller" devant une ravissante petite chienne que le vendeur ne manque pas de lui caler dans les bras, histoire de la faire craquer. Il en rajoute en lui disant que les paiements en dix fois sans frais sont possibles, que la petite chienne est gentille et belle et gna gna gna et gna gna gna... T et J repartent donc avec la jeune Tacha et les ennuis commencent immédiatement. Dès qu’on la pose à terre la chienne est terrorisée : impossible de la faire marcher en laisse ! T ne s’inquiète pas tout de suite mais arrivée à la maison : SURPRISE !!! Tacha est originaire de Belgique ! Inquiète, T emmène la petite chienne chez le vétérinaire : elle n’a pas tous ses vaccins, il lui manque la leptospirose et la rage, elle a également la gale aux oreilles et il lui manque deux canines qui ne pousseront jamais... T soigne donc sa chienne et la vaccine. Pour les dents, peu lui importe, elle voulait un chien de compagnie, pas un chien d’expo ! Mais les ennuis ne font que commencer : Tacha est pleine de vie et s’amuse comme une folle en bas de l’immeuble ou dans le jardin des parents de T, mais dans la rue, elle se jette dans les jambes de ses maîtres dès qu’une voiture passe, elle est terrorisée au moindre bruit, les promenades sont un cauchemard. De plus, impossible de lui enseigner la propreté. Dès qu’elle reste seule, Tacha innonde l’appartement de pipis et de cacas, les retours de ses maîtres sont cauchemardesque. Pourtant, T et J aiment leur chienne et acceptent ses troubles, mais à 18 mois, elles souffre toujours des mêmes problèmes comportementaux et il y a peu de chances que cela change...

    La Belgique : plaque tournante d’un trafic juteux Pourquoi la Belgique ?

    Les chiots et chatons en provenance des pays de l’Est (Hongrie, République Tchèque, Pologne,...) ne sont pas autorisés à entrer en France. Pourtant c’est bien là bas que nait cet odieux trafic ! Seulement voila, la législation Belge, plus souple, pour ne pas dire laxiste, permet aux animaux d’entrer sur le territoire Belge dès l’âge de sept semaines. Vaccinés et ainsi munis d’un carnet de santé Belge, ils deviennent des animaux de l’Union Européenne, autorisés à entrer en France !

    Et que dire de l’état sanitaire des animaux !!! Arrachés à leur mère trop tôt, avant même d’être sevrés, ils présentent des troubles du comportement et ne sont pas sociabilisés (donc potentiellement dangereux !). Souvent transportés dans des conditions sanitaires déplorables, ils sont malades et nombreux sont ceux qui ne vivent pas jusqu’à destination. Les autres ne sont pas forcément "chanceux" car ils présentent fréquemment des syndromes de privation et des problèmes de développement musculaire. Traumatisés à vie, ils ne seront jamais le compagnon qu’espèrent leurs futurs acquéreurs et ceux qui survivront à leurs problèmes de santé finiront souvent dans des refuges quand leurs maîtres ne pourront plus assumer les conséquences désastreuses de cet horrible trafic sur leur comportement et leur santé... Mais le trafic est juteux, nous l’avons dit, il brasse beaucoup d’argent et le consommateur moyen, trop mal informé, engraisse ces "marchands de viande" et en subit les conséquences ! Sans le savoir, il participe à l’hécatombe de centaines de milliers d’animaux chaque année. Les endroits où sont produits ces chiots sont le théatre d’horreurs sans nom, les reproductrices ne représentent que des utérus et sont traités de manière inqualifiable, ne voyant rien d’autre que les barreaux de leurs cages minuscules qu’elle ne quitteront que pour être euthanasiées par leurs tortionnaires quand elles seront devenues inaptes à la reproduction, pour celles qui survivent jusque là... Ne soyez pas des moutons ! En achetant des animaux à ces marchands, vous ne sauvez pas une bête de l’enfer, car tout d’abord rien ne prouve qu’il sera sauvé, ensuite vous allez au devant d’un cauchemard qui durera peut-être des années, et surtout, vous engraissez cet honteux trafic !

    NOUS NE POUVONS ACCEPTER CA !!!

    Maintenant vous savez ! Ne soyez pas des moutons ! Luttez à nos côtés, fuyez les animaleries qui vendent des animaux, NE LEUR ACHETEZ RIEN !!! D’autres magasins vendent les accessoires et la nourriture dont vous avez besoin pour vos animaux, tournez-vous vers eux !

    Depuis le 1er mai 2004, les pays d’Europe de l’Est font partie de l’Union Européenne et le trafic s’en trouvera renforcé. Désormais, il n’est plus nécessaire de passer par la Belgique pour faire entrer en France les chiens nés dans ces pays. Je le répète : NOUS NE POUVONS L’ACCEPTE

     

     

     

    Usines à chiots, chenils et animaleries du Québec

     

    Pour enrayer ce fléau, dénoncez les chenils illégaux! 

    Dans cette province canadienne, n'importe qui peut se lancer dans l'élevage de chiots.  On peut retrouver des élevages dans un hangar, un garage, une remise intérieure ou extérieure, un sous-sol, un fond de cour, etc. 

    Le 19 janvier 2005, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a finalement annoncé l'entrée en vigueur du règlement qui permet l'inspection des lieux de gade, d'élevage et de vente de chiens et de chats.  Ce mandat a été confié à ANIMA-Québec en décembre 2004. Ainsi, la section portant sur la sécurité et le bien-être animal de la Loi sur la protection sanitaire des animaux (Loi P-42) est désormais en vigueur. Toutefois, ANIMA-Québec ne dispose à l'heure actuelle, que de trois (3) inspecteurs pour patrouiller toute la province. Et même si, dans les cas extrêmes de cruauté animale, le Code criminel  (articles 444 à 447) s'applique, malheureusement, plusieurs des dispositions du Code criminel datent du 19ième siècle et considèrent toujours l'animal comme un objet, ce que déplorent la Fédération canadienne des sociétés d’assistance aux animaux et ses sociétés-membres ( SPCA, SPA, etc.). Selon le Code criminel, seuls les cas pris en flagrant délit et les cas les plus extrêmes de cruauté et de négligence sont considérés. Ainsi, pour obtenir un mandat de perquisition, émis uniquement par un juge, les inspecteurs d'une SPA doivent avoir des preuves formelles et visuelles d'une situation de négligence ou de cruauté. Ils doivent d'abord obtenir une déposition de plainte signée par le témoin qui fait appel à leurs services. Une simple plainte anonyme venant d'un citoyen qui suspecte que des animaux sont victimes de négligence ou de cruauté est insuffisante. 

    La plupart des éleveurs sans scrupules proviennent de diverses provinces du Canada, là où l'élevage intensif de chiots est interdit. Ils acquièrent des parcelles de terrain ou des fermes situées dans des régions rurales du Québec, près des frontières et loin des voisins.

    Au Québec, des centaines d'éleveurs se "spécialisent" dans la production massive de chiens. Des milliers de chiots naissent chaque année dans des élevages surpeuplés et insalubres. La moitié de ces animaux sont vendus au Québec, les autres sont expédiés aux États-Unis et dans divers endroits du Canada.

     

    À travers le Québec, des centaines de personnes opèrent des usines à chiots. Presque toutes les usines d'animaux sont des endroits insalubres où les chiens ne sont pas nourris à heures régulières et où plusieurs n'ont même pas accès à de l'eau. Le seul motif de leurs mauvais traitements est le profit.

    Certains producteurs peuvent élever jusqu'à 70 races de chiens à la fois.  Ils font souvent affaire avec d'autres éleveurs, ou importateurs et exportateurs, vendeurs intermédiaires, courtiers, vendeurs de rue, de marchés aux puces. Leur identité n’est pas connue, ou partiellement connue, et les ventes sont conclues en argent liquide. D'autres producteurs vendent leurs chiots en publiant une annonce dans le journal ou sur Internet. Ils rencontrent alors un acheteur potentiel à un endroit quelconque, qui peut aussi bien être le stationnement d’un centre d’achats ou un parc. De " faux papiers " signés par des vétérinaires " fictifs " affichent leur parfaite santé.

     

    Plusieurs chiots souffrent de coccidiose ou de divers virus, très fréquents dans ces usines. Pendant les 10 premières semaines de la vie d'un chiot, la propreté est pourtant extrêmement importante pour lui permettre de se développer en santé.

     

     

    La misérable vie d'une chienne d'usine à chiots

     

     

     

    Situés soit à l'intérieur d'un bâtiment, soit à l'extérieur, ces hangars ou entrepôts peuvent contenir plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de cages, empilées les unes sur les autres. Les excréments et l'urine tombent souvent dans les cages du dessous. Ces endroits sont rarement chauffés en hiver et durant l'été la chaleur y est suffocante.

    Vers l'âge de 5 mois, on enferme une chienne dans une petite cage de métal, de bois ou de plastique où elle  passera toute sa vie. Puis, lorsqu'elle débute ses chaleurs, elle est accouplée avec un mâle provenant de la même usine ou d'une usine semblable à la sienne. Environ 60 jours plus tard, elle donne naissance à ses chiots. S'il s'agit d'un grand établissement, la mère mettra bas à même le sol grillagé de sa cage. Mis à part les élevages à grande échelle, il existe aussi des élevages plus petits ou en milieu «familial». Dans ce genre d'élevage, une ou plusieurs chiennes reproductrices peuvent être détenues de diverses façons: en box, bac, boîte en plastique, cage de transport, en liberté à l'intérieur d'une résidence ou encore dans un enclos extérieur. Dans tous les cas, afin d'éviter tout frais superflus au propriétaire, la chienne et ses chiots ne bénéficient d’aucun suivi vétérinaire. 

     

    Le Transport des Chiots

     Quand les petits atteignent l'âge de 3 semaines, parfois même plus jeunes, ils sont retirés à leur mère.   

    Les chiots sont placés dans des cages de transport empilées les unes sur les autres, à l'intérieur d'un camion qui peut parcourir des milliers de kilomètres. Été comme hiver, sans chauffage ou ventilation, sans eau ni nourriture, les chiots arrivent à un entrepôt où un préposé se charge de retirer ceux qui n'ont pas survécu au voyage, puis il fait le tri par race. Les survivants sont embarqués à nouveau dans un autre camion qui les livre dans diverses animaleries de la province.

     

    La Mise en Vente

    Une fois parvenus à destination, les chiots sont lavés et parfumés afin qu'ils aient l'air attrayant lorsqu'ils seront exposés dans une vitrine de magasin. La majorité de ces chiots sont tatoués à l’oreille et ils possèdent tous des documents qui certifient la «pureté» de leur race - documents vétérinaires falsifiés par certains vendeurs peu scrupuleux. 

    S'il arrive que des chiots malades soient soignés par des vétérinaires, d'autres ne le sont pas car cela reviendrait trop cher au propriétaire de l'animalerie. On les laisse donc mourir.  Pour les autres, l'avenir est incertain: plusieurs d'entre eux, traumatisés par la perte de leur mère, les longs transports et le manque de soins souffriront de divers problèmes émotionnels et auront du mal à s'adapter. Séparé trop tôt de sa mère, un chiot, privé en plus de contact humain, peut devenir associable. Il ne s'entend pas avec les autres chiens et n'est pas toujours gentil envers les jeunes enfants. Ces chiots nécessiteront beaucoup d'efforts de la part du maître et plusieurs ne parviendront pas à s’en occuper convenablement. Si certains chiots ont la chance d'être adoptés par des gens soucieux et prêts à les faire soigner et leur consacrer le temps et la patience nécessaires à leur adaptation, d’autres finiront rapidement dans un refuge, un chenil ou seront à nouveau vendus, ou donnés, ou tout simplement abandonnés.

    La petite chienne d'usine, quant à elle, continuera à vivre dans sa misérable cage. Elle aura tous les ans deux portées, laissant ses mamelles distendues et enflées. Faute de nourriture appropriée, d'exercices et de soins, chaque fois qu'elle donnera naissance à des petits, elle s'affaiblira d’avantage. Maigre et sale, elle souffrira de maladies de la peau, de déformations aux pattes, elle perdra ses poils par plaques... Et, après 5 ou 6 ans, devenue incapable de produire d'autres chiots, elle sera tuée par de quelconques méthodes douteuses, noyée par exemple, ou envoyée dans des laboratoires de recherches. Il en ira ainsi des chiens non vendus ou malades.  

    Lorsque vous achetez un chiot, un chaton, ou tout autre animal dans une animalerie, un marché aux puces, un chenil, ou par Internet,  vous risquez sans le savoir,  de financer un commerce extrêmement cruel !

      

    Il n'est pas rare de retrouver dans des animaleries, des chiots beaucoup trop jeunes, ou d'autres devenus trop gros pour leur cage. Certains ont les yeux qui coulent, d'autres ont la diarrhée, d'autres pleurent sans arrêt ou ont développé des comportements anormaux. Ces endroits sont souvent surchauffés ou trop climatisés et les chiots n'ont pas toujours accès à de l'eau pour se désaltérer. Dans certaines animaleries, les animaux ne peuvent faire aucun exercice et sont confinés dans de toutes petites cages accessibles aux passants qui peuvent constamment les manipuler.  

    Les gens qui s’imaginent sauver un petit chien en l'achetant dans une animalerie ne font bien souvent que perpétuer un commerce cruel. Chaque fois qu’un chiot est vendu, il est aussitôt remplacé par un autre. Plusieurs chiots achetés dans des animaleries sont ramenés pour diverses raisons: problèmes congénitaux, respiratoires, insuffisance rénale, dysplasie de la hanche, diarrhée, surdité, problèmes de comportement... Si le chiot est malade ou meurt peu après l'achat, la majorité des propriétaires d'animaleries offriront un autre chiot au client plutôt qu'un remboursement. Si vous tenez absolument à posséder un chien, visitez un éleveur réputé, sérieux et fiable qui se soucie des chiens qu'il élève, qui les aime et les fait soigner quand ils en ont besoin. Même si ces chiots coûtent un peu plus cher, vous aurez au moins la garantie que celui que vous achetez est en bonne santé. Vous seriez également étonnés du nombre de chiots ou de chiens de race que l'on peut retrouver dans les refuges et les SPA. En adoptant dans un refuge, vous contribueriez ainsi à sauver la vie d'un animal qui autrement serait euthanasié. 

    © 2005 Aequo-Animo - Tous droits réservés

    http://www.aequoanimo.com

     

  • Corrida et autres barbaries...

    ebab7dac06630869204779e5889689dd.jpgAprès avoir voué toute sa vie à la corrida et avoir tué plus de 500 taureaux au cours de sa carrière, Chiquilín, alias Rafael Jiménez González, torero de Cordoue, est en plein repentir et témoigne de l’amour dont témoignent nos amis « les bêtes ».

    « Désormais, je ne puis supporter d’assister à une mise à mort, les animaux ressentent la douleur et souffrent comme nous, les taureaux nous regardent comme avec un air de gentillesse. Maintenant j’ai pitié d’eux et je ne serai plus capable de tuer un taureau. Il m’en a coûté de porter mes dernières estocades quand j’ai compris la bonté de l’animal. Une fois, un taureau qui me tenait au sol, me regarda puis m’épargna. J’ai vu des taureaux pleurer. C’est une chienne que j’ai depuis huit ans et qui m’a incité à un nouveau regard vis-à-vis des animaux. Avant, j’allais à la chasse très souvent, mais maintenant je suis incapable de tuer une mouche. L’autre jour, un grillon m’a empêché de dormir une partie de la nuit, jusqu’à ce que je me lève et le découvre dans un pot de fleur. Je l’ai observé et je l’ai sorti. Il s’est passé quelque chose de très curieux dans mon rapport avec tous les animaux. » (D’après un article dans le journal espagnol ABC du 28 octobre 2007)

    La tauromachie : une barbarie festive2cc3b01fa28e1216bcd3dd6cd22e6053.jpg

    « Il m’a toujours semblé que lorsque le taureau était tué, une part même d’humanité périssait avec l’animal. » Angelo Rinaldi
    La puissance du taureau a toujours fasciné l'homme et bien des cultures ont sublimé le sacrifice du noble animal, mi-bœuf, mi-fauve, selon des rites collectifs ou initiatiques. Transfuge contemporain des jeux du cirque, la corrida moderne doit ses fondements aux divertissements taurins médiévaux, organisés pour divertir la noblesse espagnole. Bien qu’en appelant à des critères strictement païens, cette boucherie sanguinaire fait bon ménage avec le christianisme affiché par l’Espagne la plus conservatrice.

    De nos jours, on compte un torero tué pour 33 000 taureaux. Le risque de périr dans l’arène est donc quasiment nul pour le bourreau. À titre d’exemple comparatif, l’éventualité pour un patient de succomber à une anesthésie générale est de 1 pour 8000… Le taureau, quant à lui, n’a aucune chance, c’est clair. En Espagne, un cachet de 200 000 euros n’est pas exceptionnel pour un torero de renom. Depuis le XVIIIe siècle, et pour des millions taureaux mis à mort, les chiffres de la nécrologie tauromachique ne révèlent que 55 matadors, 111 novilleros, 59 picadors et 120 bandilleros tués dans l’arène. Quant au cheval, compagnon d’infortune du taureau, le caparaçon ne protégeant pas l’abdomen, il fini souvent éventré. Les yeux bandés, entre un mors sévère et des éperons acérés, la plus belle « conquête » de l’homme (l’expression révèle l’état d’esprit !) supporte un purgatoire. Ces chiffres tant disparates sont expliqués tant par le formatage des animaux, que par le panel de manigances qui président au combat. Vierge de toute intervention dans son patrimoine génétique, le taureau sauvage pèse plus de 600 kg et sa puissance le rend inabordable. Dès la fin du XIXe siècle, des élevages spécialisés parviennent à produire une race plus inoffensive et ne pesant que 400 kg. L’apprentissage au combat consiste à faire endurer au jeune animal une série de tests sélectifs et souvent cruels. Les taureaux « recalés » deviendront souffre-douleur pour l’entraînement des candidats matadors, ou prendront le chemin des fêtes populaires barbares. Les plus dignes subiront la préparation cosmétique susceptible d’épargner les hommes qui feront semblant de les affronter. Tout d’abord, le rite de l’afeitado qui veut que l’on scie 5 à 10 cm de corne. La mutilation qui dure une demi-heure consiste à repousser la matière innervée (telle celle d’une dent) vers sa racine et à reconstituer la pointe en résine synthétique qui sera poncée, puis vernie. Les sabots sont limés et incisés afin d’y encastrer entre les onglons des coins de bois. Le « grand jour » du combat arrivé, les yeux du taureau sont enduits de vaseline afin de lui faire perdre le sens de l’orientation, puis on lui administre tranquillisants, paralysants et hypnotisants. La brûlure causée par l’essence de térébenthine dont on enduit ses pattes fait qu’il n’aura de cesse de s’agiter. Des aiguilles dans les testicules l’empêcheront de se coucher, du coton au fond des narines lui rendra la respiration pénible, on lui inflige des coups de planche sur l’échine et les reins, plusieurs dizaines de fois on lui bombarde les reins de sacs de sable de 100 kg. Le reste n’est plus que l’épouvantable torture qui pendant vingt minutes va mettre en émoi les pires instincts d’un public aussi fat que de mauvaise éducation.

    La fanfare fait retentir son minable paso doble, la cuadrilla des « poupées aux costumes de papier » (Francis Cabrel) fait crânement son entrée dans les arènes, « Un peu de sable du soleil et des planches / Un peu de sang pour faire un peu de boue. » (Jacques Brel), le spectacle affligeant peut commencer ! Le protocole est quasiment toujours le même : les peones affolent, essoufflent et fatiguent l’animal. Les deux picadors le lardent de leurs longues piques plantées entre les quatrième et septième vertèbres dorsales, afin de toucher les muscles du cou, puis entre les quatrième et sixième vertèbres cervicales pour sectionner les ligaments de la nuque. Chaque pique pénètre à 15 cm jusqu’à huit fois de suite. C’est un travail d’artiste-boucher… L’animal gardant la tête baissée donne une impression de bravoure et les spectateurs l’imaginent prêt à charger, alors qu’il est déjà à moitié décapité. Arrivent ces harpons de 5 cm que sont les banderilles. L’objectif est de laisser le sang s’évacuer et d’empêcher une hémorragie interne mettant une fin précoce au « beau » spectacle. Quand les trois paires de banderilles sont plantées et que le bain de sang est à son comble, arrive le tercio, le dernier acte, celui de la mort du loyal animal. Une faena de muleta habile et raffinée annonce la mort prochaine. Avec des poses efféminées que l’Église réprouve (!), le matador porte l’estocade. Le premier coup est la plupart du temps raté et l’épée mal plantée dans le garrot ne fait que transpercer un poumon ou ressort par les flancs. Les taureaux peuvent recevoir jusqu’à dix coups d’épées avant de « mordre la poussière ». Un peon lui assénera le coup de grâce, un poignard planté dans la nuque sectionnant la moelle épinière. Encore secoué de spasmes, le corps du taureau est tiré par un attelage, précédé d’un tour de piste en cas de corrida « réussie ». Sous une pluie de fleurs, la « danseuse » exhibe fièrement les oreilles et la queue coupées. En transes, le public d’aficionados est en complet délire. Le raffinement de l’ « humanerie » est à son apogée. Six taureaux se succèdent ainsi lors de chaque lidia (corrida). « Ah! / Est-ce qu'en tombant à terre / Les toros rêvent d'un enfer / Où brûleraient hommes et toreros défunts ? » (Jacques Brel).

    Les corridas en Espagne, au Portugal et en France90fb6dfdb791956a6a543ce0cb626467.jpg

    Dans les années 1960, il y avait en Espagne 400 corridas par an. Leur nombre actuel évolue autour de 1 600 ! Ceux qui pensaient qu’il s’agissait d’un spectacle franquiste, à savoir instrumentalisé par le dictateur pour amuser les foules frustrées, ont eu tout faux. La barbarie la plus primitive triomphe encore dans la jeune démocratie et les citoyens libres d’aujourd’hui n’ont rien gagné en dignité et en conscience par rapport aux sujets opprimés d’hier. Mais il est rapporté qu’aujourd’hui seul un quart de la population espagnole resterait fidèle à l’innommable fête. La majorité des Ministres du gouvernement Zapatero serait disposée à édulcorer la « fête nationale » en interdisant la mise à mort par estocade en public. L’Espagne suivrait alors l’exemple du Portugal où, au terme de la corrida, le taureau est tué hors plaza. On baisse d’un cran dans l’horreur. Le combat du gouvernement socialiste en faveur du statut des animaux, depuis si longtemps persécutés dans ce pays, s’est déjà illustré par l’adhésion, non transformée, au projet Grands singes, par la prohibition des combats de coqs et de chiens, par le durcissement des peines de prison à l’encontre des bourreaux d’animaux. La tradition taurine n’est pas partout dans la Péninsule aussi bien ancrée : Barcelone s’est autoproclamée ville antitaurine depuis 2004. Mais les Catalans sont-ils Espagnols ? Moins que les Nîmois, semble t’il !

    La France ne compte guère plus de 5 000 énergumènes amateurs de corrida, essentiellement dans les villes dites taurines du Sud-Ouest, là où, selon Claude Nougaro, l’Espagne « pousse un peu sa corne ». Bien qu’interdite par la Loi Grammont depuis 1850, pour combler le déficit de ses activités coupables, la filière « tauro-machiste » profiterait indûment des subventions agricoles européennes à destination des bovins mâles et des vaches allaitantes. Les élevages français de taureaux destinés aux corridas présentant l’avantage de ne pas être identifiés comme tels, l’estimation des subventions ainsi « détournées » n’est pas facile à calculer. Selon l’Anti Bullfighting Committee Belgium, elle atteindrait 2 millions d’euros.

    7880b3e6343e772164973d7ae8b73c23.jpg

    L'indignation légitime contre la corrida espagnole ne doit pas servir à cacher d'autres pratiques et traditions qui ne sont pas davantage à l'honneur d'un État de notre communauté. Un secteur traditionnel de chasseurs espagnols, les galgueros, pratique la chasse avec lévriers. D'autres lévriers courent dans des épreuves non officielles avec des paris engagés. Après ses jeunes années (deux-trois ans), le galgo cesse d'être « utile » et en aucun cas les propriétaires n'envisagent d'assurer à leur compagnon une retraite heureuse. Qui plus est lorsque le brave chien a « déshonoré son maître » par son inaptitude à courser le lièvre ou par un mauvais score lors des compétitions. Nous sommes au pays de l'honneur ! Absolument dépréciés en Espagne, nullement considérés comme chiens de compagnie, les lévriers sont relégués au rang de matériel jetable, ils sont bons à éliminer quand jugés... en fin de course. Même les refuges ne peuvent les proposer à l'adoption et s'ils les recueillent, c'est en qualité d'anti-chambre de la mort. Alors, les « utilisateurs » de galgos les fusillent, les brûlent, les mutilent avant de s'en débarrasser sur une décharge, les pendent, les balancent dans des puits ou les abandonnent massivement (10 000 abandons annuels).8adb76a3c0adfb8bb79e27c5d87bf066.jpg

    Il est difficile de comprendre que l'on puisse abandonner son chien, mais qu'on lui impose des tortures raffinées et des sévices sadiques auparavant relève alors d'une psychopathie collective, pour ne pas dire toute nationale. Et pourtant, d'innombrables lévriers sont retrouvés éborgnés, pendus les pattes frôlant à peine le sol afin que la mort tarde, ou agonisant sur des bords d'autoroutes avec une patte volontairement brisée. Telle est, en Espagne, la mort cauchemardesque des lévriers, ces non-chiens dont la courte vie peuplée de brutalités « inhumaines » aura été un pénible purgatoire. Ici, d’étranges hommes ont promulgué l’apartheid dans le monde canin.

    Michel Tarrier