Marchands de viande ! Il y a un peu plus d’un an, Mlle B et son compagnon décident d’acheter un chien. Ils ont "flaché" sur le Bouledogue Français. Ils contactent quelques éleveurs mais les prix sont au dessus de leurs moyens. En passant devant une animalerie, ils voient en vitrine des chiots de leur race favorite. Ils entrent, demandent des renseignements : les prix sont plus abordables, les facilités de paiement avantageuses, et les chiots proviennent d’élevages français aux dires du vendeur. Rassurés, le couple repart donc avec Telma, une petite chienne certe maigrichonne mais adorable. Confiants dans les propos du vendeur, MlleB n’a pas étudié de trop près les papiers de la petite Telma. De retour chez elle, quelle surprise quand elle découvre que la petite chienne qu’elle vient d’acheter ne provient pas de l’élevage français dont le vendeur avait parlé mais de Belgique ! Mlle B retourne aussitôt à l’animalerie demander des explications au vendeur, celui-ci lui explique que l’éleveur avec lequel travaille l’animalerie à une partie de son élevage en France et une autre en Belgique. Elle rentre donc chez elle, peu rassurée, mais la chienne à l’air en bonne santé... Deux jours plus tard, ce qu’elle craignait arriva, Telma tousse de façon alarmante ! Diagnostique : Toux du Chenil. Obligés de reporter le rappel de vaccins, le couple soigne la petite chienne pendant huit jours mais son état s’aggrave : crachats, vomissements, râclements, fièvre,... Nouveau dignostique : Maladie de Carrée ! Traitement de choc de trois semaines, mais aucune assurance de sauver la petite Telma. Trois semaines passent et grâce à sa bonne étoile, Telma à survécu à sa maladie. Elle "râclera" encore tout l’hiver mais son état de santé s’améliore au fil des mois, et aujourd’hui, elle est tirée d’affaire. Entre temps, l’animalerie à changé de propriétaire et déménagé trois magasins plus bas dans la rue. Mlle B a réussi a obtenir les coordonnés de l’ancien propriétaire et l’a contacté, mais celui-ci l’a éconduite et renvoyée vers l’animalerie. Biensûr, elle n’a jamais pu être dédommagée mais elle a eu de la chance car Telma est toujours là, ce qui ne fut pas le cas pour beaucoup d’autres !
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Lyon, Mai 2003, comme tous les dimanches matins la place Carnot est le théatre du tristement célèbre marché aux chiens. T et J accompagnés d’un couple d’amis sont là en spectateurs et n’ont nullement l’intention d’acquérir un chiot. Mais ils viennent d’emménager dans leur appartement et depuis longtemps, T rêve d’avoir un Bouledogue Français. Ils s’arrête donc devant un marchand et T commence à "gatouiller" devant une ravissante petite chienne que le vendeur ne manque pas de lui caler dans les bras, histoire de la faire craquer. Il en rajoute en lui disant que les paiements en dix fois sans frais sont possibles, que la petite chienne est gentille et belle et gna gna gna et gna gna gna... T et J repartent donc avec la jeune Tacha et les ennuis commencent immédiatement. Dès qu’on la pose à terre la chienne est terrorisée : impossible de la faire marcher en laisse ! T ne s’inquiète pas tout de suite mais arrivée à la maison : SURPRISE !!! Tacha est originaire de Belgique ! Inquiète, T emmène la petite chienne chez le vétérinaire : elle n’a pas tous ses vaccins, il lui manque la leptospirose et la rage, elle a également la gale aux oreilles et il lui manque deux canines qui ne pousseront jamais... T soigne donc sa chienne et la vaccine. Pour les dents, peu lui importe, elle voulait un chien de compagnie, pas un chien d’expo ! Mais les ennuis ne font que commencer : Tacha est pleine de vie et s’amuse comme une folle en bas de l’immeuble ou dans le jardin des parents de T, mais dans la rue, elle se jette dans les jambes de ses maîtres dès qu’une voiture passe, elle est terrorisée au moindre bruit, les promenades sont un cauchemard. De plus, impossible de lui enseigner la propreté. Dès qu’elle reste seule, Tacha innonde l’appartement de pipis et de cacas, les retours de ses maîtres sont cauchemardesque. Pourtant, T et J aiment leur chienne et acceptent ses troubles, mais à 18 mois, elles souffre toujours des mêmes problèmes comportementaux et il y a peu de chances que cela change...
La Belgique : plaque tournante d’un trafic juteux Pourquoi la Belgique ?
Les chiots et chatons en provenance des pays de l’Est (Hongrie, République Tchèque, Pologne,...) ne sont pas autorisés à entrer en France. Pourtant c’est bien là bas que nait cet odieux trafic ! Seulement voila, la législation Belge, plus souple, pour ne pas dire laxiste, permet aux animaux d’entrer sur le territoire Belge dès l’âge de sept semaines. Vaccinés et ainsi munis d’un carnet de santé Belge, ils deviennent des animaux de l’Union Européenne, autorisés à entrer en France !
Et que dire de l’état sanitaire des animaux !!! Arrachés à leur mère trop tôt, avant même d’être sevrés, ils présentent des troubles du comportement et ne sont pas sociabilisés (donc potentiellement dangereux !). Souvent transportés dans des conditions sanitaires déplorables, ils sont malades et nombreux sont ceux qui ne vivent pas jusqu’à destination. Les autres ne sont pas forcément "chanceux" car ils présentent fréquemment des syndromes de privation et des problèmes de développement musculaire. Traumatisés à vie, ils ne seront jamais le compagnon qu’espèrent leurs futurs acquéreurs et ceux qui survivront à leurs problèmes de santé finiront souvent dans des refuges quand leurs maîtres ne pourront plus assumer les conséquences désastreuses de cet horrible trafic sur leur comportement et leur santé... Mais le trafic est juteux, nous l’avons dit, il brasse beaucoup d’argent et le consommateur moyen, trop mal informé, engraisse ces "marchands de viande" et en subit les conséquences ! Sans le savoir, il participe à l’hécatombe de centaines de milliers d’animaux chaque année. Les endroits où sont produits ces chiots sont le théatre d’horreurs sans nom, les reproductrices ne représentent que des utérus et sont traités de manière inqualifiable, ne voyant rien d’autre que les barreaux de leurs cages minuscules qu’elle ne quitteront que pour être euthanasiées par leurs tortionnaires quand elles seront devenues inaptes à la reproduction, pour celles qui survivent jusque là... Ne soyez pas des moutons ! En achetant des animaux à ces marchands, vous ne sauvez pas une bête de l’enfer, car tout d’abord rien ne prouve qu’il sera sauvé, ensuite vous allez au devant d’un cauchemard qui durera peut-être des années, et surtout, vous engraissez cet honteux trafic !
NOUS NE POUVONS ACCEPTER CA !!!
Maintenant vous savez ! Ne soyez pas des moutons ! Luttez à nos côtés, fuyez les animaleries qui vendent des animaux, NE LEUR ACHETEZ RIEN !!! D’autres magasins vendent les accessoires et la nourriture dont vous avez besoin pour vos animaux, tournez-vous vers eux !
Depuis le 1er mai 2004, les pays d’Europe de l’Est font partie de l’Union Européenne et le trafic s’en trouvera renforcé. Désormais, il n’est plus nécessaire de passer par la Belgique pour faire entrer en France les chiens nés dans ces pays. Je le répète : NOUS NE POUVONS L’ACCEPTE
Usines à chiots, chenils et animaleries du Québec
Pour enrayer ce fléau, dénoncez les chenils illégaux!
Dans cette province canadienne, n'importe qui peut se lancer dans l'élevage de chiots. On peut retrouver des élevages dans un hangar, un garage, une remise intérieure ou extérieure, un sous-sol, un fond de cour, etc.
Le 19 janvier 2005, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a finalement annoncé l'entrée en vigueur du règlement qui permet l'inspection des lieux de gade, d'élevage et de vente de chiens et de chats. Ce mandat a été confié à ANIMA-Québec en décembre 2004. Ainsi, la section portant sur la sécurité et le bien-être animal de la Loi sur la protection sanitaire des animaux (Loi P-42) est désormais en vigueur. Toutefois, ANIMA-Québec ne dispose à l'heure actuelle, que de trois (3) inspecteurs pour patrouiller toute la province. Et même si, dans les cas extrêmes de cruauté animale, le Code criminel (articles 444 à 447) s'applique, malheureusement, plusieurs des dispositions du Code criminel datent du 19ième siècle et considèrent toujours l'animal comme un objet, ce que déplorent la Fédération canadienne des sociétés d’assistance aux animaux et ses sociétés-membres ( SPCA, SPA, etc.). Selon le Code criminel, seuls les cas pris en flagrant délit et les cas les plus extrêmes de cruauté et de négligence sont considérés. Ainsi, pour obtenir un mandat de perquisition, émis uniquement par un juge, les inspecteurs d'une SPA doivent avoir des preuves formelles et visuelles d'une situation de négligence ou de cruauté. Ils doivent d'abord obtenir une déposition de plainte signée par le témoin qui fait appel à leurs services. Une simple plainte anonyme venant d'un citoyen qui suspecte que des animaux sont victimes de négligence ou de cruauté est insuffisante.
La plupart des éleveurs sans scrupules proviennent de diverses provinces du Canada, là où l'élevage intensif de chiots est interdit. Ils acquièrent des parcelles de terrain ou des fermes situées dans des régions rurales du Québec, près des frontières et loin des voisins.
Au Québec, des centaines d'éleveurs se "spécialisent" dans la production massive de chiens. Des milliers de chiots naissent chaque année dans des élevages surpeuplés et insalubres. La moitié de ces animaux sont vendus au Québec, les autres sont expédiés aux États-Unis et dans divers endroits du Canada.
À travers le Québec, des centaines de personnes opèrent des usines à chiots. Presque toutes les usines d'animaux sont des endroits insalubres où les chiens ne sont pas nourris à heures régulières et où plusieurs n'ont même pas accès à de l'eau. Le seul motif de leurs mauvais traitements est le profit.
Certains producteurs peuvent élever jusqu'à 70 races de chiens à la fois. Ils font souvent affaire avec d'autres éleveurs, ou importateurs et exportateurs, vendeurs intermédiaires, courtiers, vendeurs de rue, de marchés aux puces. Leur identité n’est pas connue, ou partiellement connue, et les ventes sont conclues en argent liquide. D'autres producteurs vendent leurs chiots en publiant une annonce dans le journal ou sur Internet. Ils rencontrent alors un acheteur potentiel à un endroit quelconque, qui peut aussi bien être le stationnement d’un centre d’achats ou un parc. De " faux papiers " signés par des vétérinaires " fictifs " affichent leur parfaite santé.
Plusieurs chiots souffrent de coccidiose ou de divers virus, très fréquents dans ces usines. Pendant les 10 premières semaines de la vie d'un chiot, la propreté est pourtant extrêmement importante pour lui permettre de se développer en santé.
La misérable vie d'une chienne d'usine à chiots
Situés soit à l'intérieur d'un bâtiment, soit à l'extérieur, ces hangars ou entrepôts peuvent contenir plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de cages, empilées les unes sur les autres. Les excréments et l'urine tombent souvent dans les cages du dessous. Ces endroits sont rarement chauffés en hiver et durant l'été la chaleur y est suffocante.
Vers l'âge de 5 mois, on enferme une chienne dans une petite cage de métal, de bois ou de plastique où elle passera toute sa vie. Puis, lorsqu'elle débute ses chaleurs, elle est accouplée avec un mâle provenant de la même usine ou d'une usine semblable à la sienne. Environ 60 jours plus tard, elle donne naissance à ses chiots. S'il s'agit d'un grand établissement, la mère mettra bas à même le sol grillagé de sa cage. Mis à part les élevages à grande échelle, il existe aussi des élevages plus petits ou en milieu «familial». Dans ce genre d'élevage, une ou plusieurs chiennes reproductrices peuvent être détenues de diverses façons: en box, bac, boîte en plastique, cage de transport, en liberté à l'intérieur d'une résidence ou encore dans un enclos extérieur. Dans tous les cas, afin d'éviter tout frais superflus au propriétaire, la chienne et ses chiots ne bénéficient d’aucun suivi vétérinaire.
Le Transport des Chiots
Quand les petits atteignent l'âge de 3 semaines, parfois même plus jeunes, ils sont retirés à leur mère.
Les chiots sont placés dans des cages de transport empilées les unes sur les autres, à l'intérieur d'un camion qui peut parcourir des milliers de kilomètres. Été comme hiver, sans chauffage ou ventilation, sans eau ni nourriture, les chiots arrivent à un entrepôt où un préposé se charge de retirer ceux qui n'ont pas survécu au voyage, puis il fait le tri par race. Les survivants sont embarqués à nouveau dans un autre camion qui les livre dans diverses animaleries de la province.
La Mise en Vente
Une fois parvenus à destination, les chiots sont lavés et parfumés afin qu'ils aient l'air attrayant lorsqu'ils seront exposés dans une vitrine de magasin. La majorité de ces chiots sont tatoués à l’oreille et ils possèdent tous des documents qui certifient la «pureté» de leur race - documents vétérinaires falsifiés par certains vendeurs peu scrupuleux.
S'il arrive que des chiots malades soient soignés par des vétérinaires, d'autres ne le sont pas car cela reviendrait trop cher au propriétaire de l'animalerie. On les laisse donc mourir. Pour les autres, l'avenir est incertain: plusieurs d'entre eux, traumatisés par la perte de leur mère, les longs transports et le manque de soins souffriront de divers problèmes émotionnels et auront du mal à s'adapter. Séparé trop tôt de sa mère, un chiot, privé en plus de contact humain, peut devenir associable. Il ne s'entend pas avec les autres chiens et n'est pas toujours gentil envers les jeunes enfants. Ces chiots nécessiteront beaucoup d'efforts de la part du maître et plusieurs ne parviendront pas à s’en occuper convenablement. Si certains chiots ont la chance d'être adoptés par des gens soucieux et prêts à les faire soigner et leur consacrer le temps et la patience nécessaires à leur adaptation, d’autres finiront rapidement dans un refuge, un chenil ou seront à nouveau vendus, ou donnés, ou tout simplement abandonnés.
La petite chienne d'usine, quant à elle, continuera à vivre dans sa misérable cage. Elle aura tous les ans deux portées, laissant ses mamelles distendues et enflées. Faute de nourriture appropriée, d'exercices et de soins, chaque fois qu'elle donnera naissance à des petits, elle s'affaiblira d’avantage. Maigre et sale, elle souffrira de maladies de la peau, de déformations aux pattes, elle perdra ses poils par plaques... Et, après 5 ou 6 ans, devenue incapable de produire d'autres chiots, elle sera tuée par de quelconques méthodes douteuses, noyée par exemple, ou envoyée dans des laboratoires de recherches. Il en ira ainsi des chiens non vendus ou malades.
Lorsque vous achetez un chiot, un chaton, ou tout autre animal dans une animalerie, un marché aux puces, un chenil, ou par Internet, vous risquez sans le savoir, de financer un commerce extrêmement cruel !
Il n'est pas rare de retrouver dans des animaleries, des chiots beaucoup trop jeunes, ou d'autres devenus trop gros pour leur cage. Certains ont les yeux qui coulent, d'autres ont la diarrhée, d'autres pleurent sans arrêt ou ont développé des comportements anormaux. Ces endroits sont souvent surchauffés ou trop climatisés et les chiots n'ont pas toujours accès à de l'eau pour se désaltérer. Dans certaines animaleries, les animaux ne peuvent faire aucun exercice et sont confinés dans de toutes petites cages accessibles aux passants qui peuvent constamment les manipuler.
Les gens qui s’imaginent sauver un petit chien en l'achetant dans une animalerie ne font bien souvent que perpétuer un commerce cruel. Chaque fois qu’un chiot est vendu, il est aussitôt remplacé par un autre. Plusieurs chiots achetés dans des animaleries sont ramenés pour diverses raisons: problèmes congénitaux, respiratoires, insuffisance rénale, dysplasie de la hanche, diarrhée, surdité, problèmes de comportement... Si le chiot est malade ou meurt peu après l'achat, la majorité des propriétaires d'animaleries offriront un autre chiot au client plutôt qu'un remboursement. Si vous tenez absolument à posséder un chien, visitez un éleveur réputé, sérieux et fiable qui se soucie des chiens qu'il élève, qui les aime et les fait soigner quand ils en ont besoin. Même si ces chiots coûtent un peu plus cher, vous aurez au moins la garantie que celui que vous achetez est en bonne santé. Vous seriez également étonnés du nombre de chiots ou de chiens de race que l'on peut retrouver dans les refuges et les SPA. En adoptant dans un refuge, vous contribueriez ainsi à sauver la vie d'un animal qui autrement serait euthanasié.
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