tu vis dans le pré qui est voisin de nôtre maison, c'est dire si on se connaît bien.
Hier matin, tu es venue me voir, curieuse, et j'ai su te reconnaître à tes toutes petites cornes
Mais tout à l'heure, j'entends ton souffle, tes cris, ta douleur,,
ils sont là, ces fermiers sans cœur, à te violer de leurs bras, fouillant en toi, tentant de sortir ce veau mort qui peut te tuer aussi...
je me cache derrière la haie et observe...
Tu es prisonnière de l'enclos, violée, souffrante..je vois tes yeux se révulser, ton corps se tordre...
Eux sont violents, t'insulte...
Ils mettent une corde en toi pour tenter de tirer ton bébé mort..mais n'y parviennent pas,
Ils vont chercher une remorque pour t 'emmener...
tu en as assez de souffrir, tes yeux interrogent, la souffrance, la peur...
Ils te chargent sans ménagement ...de ma cachette j'entends les coups de bâtons, un, deux trois...
je n'en peux plus , je sors de ma cachette, m'avance vers eux..je croise ton regard et ne l'oublierais jamais, ma sœur, ma belle limousine..
Leur regard est retenu, au début..
ils me disent faire un dur métier et m'accusent de ne pas connaître « les bestiaux »...
mais qui sont les bestiaux ??? on se le demande,
je n'ai vu de sensibilité que dans les yeux de la vache ; leur regard à eux est vide, idiot...
Je leur dit que je ne connais sans doute pas leur métier, mais que ce n'est pas raison pour frapper...
Mot de trop pour ces débiles...
ils entrent dans une rage folle, me disent de rester chez moi, et de leur foutre la paix...
Tu pars, ma belle limousine, je prie pour toi que tout se passe bien, je pense très fort à toi...
je t'aime, ma sœur