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collectif limousin d'action militante pour les animaux - Page 42

  • En hommage à notre Droopy 16 ans, écrasé cette semaine par un chauffard.

    f65889593d9b8bfdb600eeb3e345c0b4.jpg"J'ai peu vécu de la vie terrestre, où j'étais noir. Noir entièrement, sans tâche blanche au poitrail, ni étoile blanche au front. Je n'avais même pas ces trois ou quatre poils blancs, qui poussent aux chats noirs dans le creux de la gorge, sous le menton. Robe rase, mate, drue, queue maigre et capricieuse, l'oeil oblique et couleur de verjus, un vrai chat noir.

    Mon plus lointain souvenir remonte à une demeure où je rencontrai, venant à moi du fond d'une salle longue et sombre, un petit Chat blanc; quelque chose d'inexplicable me poussa au-devant de lui, et nous nous arrêtâmes nez à nez. Il fit un saut en arrière, et je fis un saut en arrière en même temps. Si je n'avais pas sauté ce jour-là, peut-être vivrais-je encore dans le monde des couleurs, des sons et des formes tangibles.

    Mais je sautais, et le Chat blanc crut que j'étais son ombre noire. En vain j'entrepris, par la suite, de le convaincre que je possédais une ombre bien à moi. Il voulait que je ne fusse que son ombre, et que j'imitasse sans récompense tous ses gestes. S'il dansait je devais danser, et boire s'il buvait, manger s'il mangeait, chasser son propre gibier. Mais je buvais l'ombre de l'eau, et je mangeais l'ombre de la viande, et je me morfondais à l'affût sous l'ombre de l'oiseau...

    Le Chat blanc n'aimait pas mes yeux verts, qui refusaient d'être l'ombre de ses yeux bleus. Il les maudissait, en les visant de la griffe. Alors je les fermais, et je m'habituais à ne regarder que l'ombre qui règnait derrière mes paupières.

    Mais c'était là une pauvre vie pour un petit Chat noir. Par les nuits de lune je m'échappais et je dansais faiblement devant le mur blanc, pour me repaître de la vue d'une ombre mienne, mince et cornue, à chaque lune plus mince, et encore plus mince, qui semblait fondre..

    C'est ainsi que j'échappai au petit Chat blanc. Mais mon évasion est une image confuse. Grimpai-je le long du rayon de lune ? Me cloîtrai-je à jamais derrière mes paupières verrouillées ? Fus-je appelé par l'un des chats magiques qui émergent du fond des miroirs ? Je ne sais. Mais désormais le Chat blanc croit qu'il a perdu son ombre, la cherche, et longuement l'appelle; Mort, je ne goûte pourtant pas le repos, car je doute. Peu à peu s'éloigne de moi la certitude que je fus un vrai chat, et non pas l'ombre, la moitié nocturne, le noir envers du chat blanc. "


    Colette


    Autres bêtes, Chats.




  • L'histoire de Germain et ses loups, en Creuse.

    10e8198640aa171fd4f6c211dff5f96a.jpgVoici l'histoire de Germain Fourneron qui s'est battu toute sa vie pour son rêve (telle que je la connais moi, vous pouvez à votre guise corriger ou compléter ce que vous savez vous-même.)

    Germain était photographe avant et à toujours été passionné par les animaux en général. Vers l’âge de 40ans, le zoo de la palmyre (il me semble) lui donne un louveteau. A l'époque il n'y avait encore aucune loi interdisant d'avoir des animaux sauvages chez soi, elle n'est arrivée que quelques années plus tard à cause des abus. Germain a appris à s'en occuper et en a eu d'autres par la suite, avec les portées, il s'est arrêté raisonnablement a 18 loups et les a tous fait stériliser, sauf 1 couple : kitche et oseki. (mais ils n'ont jamais reproduit ensemble, car les loups se choisissent la reproduction et kitche n'a jamais voulu d'oseki)
    Son projet : créer un petit parc amateur sur son terrain, près d'aubusson en creuse pour faire découvrir le loup et combattre cette image néfaste qu'on lui a attribué. Il était très ami avec Gérard Ménatory le Monsieur fondateur du grand parc des loups du gevaudan en Lozère et celui ci lui donnait des conseils. Germain a donc petit a petit construit des enclos "provisoires" qui auraient du être agrandit par la suite, et les visiteurs curieux ont commencé à venir. A cette époque, germain sans travail s'est consacré entièrement a ses animaux. Le parc était magnifique, certes les enclos petits mais avec l'argent des visites, de l'association et des dons, ils devaient s'agrandir rapidement. Les visites étaient régulières, les gens ravis d'avoir beaucoup appris, les bénévoles fusaient et germain heureux de réaliser son rêve. Le parc était très vert, sur une colline près de la foret, quelques husky accueillaient les visiteurs, une exposition et des panneaux, affiches a l’entrée expliquaient le mode de vie des loups. Germain vendait des calendriers qu'il réalisait lui-même avec les bénévoles, vendait des livres sur les loups, des photos de lui avec ses loups... les visites étaient entièrement gratuites et il vivait de ses revenus de ses ventes ainsi que des dons, à la sortie se trouvait une petite urne ou on pouvait y mettre ce qu'on voulait. Il y avait un parcours de visite et germain se plaisait à faire les commentaires aux gens.
    A cette époque il avait tout à fait le droit de faire visiter (l'état était au courant et lui donnait la permission) il était également dans son droit d'avoir ces loups puisqu'il n'en faisait pas de vente, de reproduction et qu'il s'y connaissait parfaitement bien et enfin parce que la loi datait de moins longtemps que son parc. C'est comme ca que j'ai connu le parc, heureux et vivant. Il avait déjà une vingtaine d'années d'existence.
    Pendant ses 20ans, PERSONNE ne lui a jamais rien dit au niveau de l'état et même si cela ne leur plaisait pas entièrement ils le toléraient d'autant plus que ca leur rapportait du monde de la France entière.
    Quelques années plus tard, le département, riche de cette expérience, et découvrant le potentiel d'un tel parc, décide d'ouvrir un parc animalier a 30km de là et devinez ce qu'ils vont mettre dedans : exclusivement des loups !
      Mais a ce moment là, si deux parcs étaient ouverts à proximité, que se passerait-il ?
     Germain devient le principal concurrent ! Et de plus il est connu et aimé depuis longtemps. Le mieux pour l'état serait qu'il ferme complètement et encore mieux : que ses loups soient transférés dans le parc de l'état ! Alors il s'est d'un seul coup monté une énorme vague de destruction contre germain et ses loups afin qu'il cède ; soudainement, il n'a eu que des ennuis : il n'a plus eu accès à la viande gratuite des abattoirs dont TOUT LE MONDE a droit, il a du commencer à payer, la direction départementale des services vétérinaires (DSV) est venue chez lui en disant que son parc était dangereux et pas aux normes, qu'il lui fallait toute une nouvelle installation qui coûtait une fortune. Ils ont cessé de venir chercher ses poubelles en bas de son chemin, ce qui fait qu'il se retrouve avec ses déchets chez lui, ne pouvant plus les porter.
    Ils ont refusé de lui mettre de l'eau courante alors qu'il y a des sources tout autour de chez lui et qu'un puits a déjà été commencé, il n'a plus revu le gars qui devait lui mettre l'eau, il doit porter ses bidons ; avant c'était possible, aujourd'hui il à 75ans et il est seul.
     Si dans sa jeunesse il a pu tout à fait se passer de ce confort, ni eau ni électricité, vivait dans une caravane près de ses loups, aujourd'hui il en est tout autre chose, il ne peut plus rien faire seul.
    Une chaîne de solidarité formidable s'est crée et il à relancer l'association, il y a eu assez de dons et de bénévoles pour remettre le parc entièrement en état et parfaitement aux normes, double grillage, sas de sécurité. (Rappelons qu'il n'y a jamais eu aucun problème) mais la DSV trouvait toujours quelque chose a refaire, interdisant les visites, obligeant à euthanasier certains loups, pour qu'il soit fragile psychologiquement, et c'est ce qui s'est passé, il était abattu, désespéré de cette cruauté et méchanceté, même les nombreux bénévoles ne réussissaient pas a lui redonner le sourire d'avant. De plus, des personnes mal intentionnées ont voulu s'approprier ce combat et sans demander à germain, ont fait des choses dans son dos.
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     Germain s'est retrouvé a ne plus pouvoir faire confiance a personne, c'était très dur, mais il continuait a s'occuper de ses loups, je venais chaque jour avec d'autres personnes et donnait a manger aux loups, il était très strict sur leur nourriture, je me rappel qu'on pesait les rations, découpait finement la viande pendant des heures et rajoutait des compléments alimentaires, ensuite il y avait l'ordre a respecter.
    Nous nous occupions des chiens aussi, de leur niches, gamelles d'eau, allions chercher de l'eau, la litière du cheval. Germain tenait encore le coup car malgré cela, il était tout de même aidé et entouré. Et puis il y a eu l’apothéose, la phase finale de destruction ! Un jour, le préfet dit à germain d'aller a la clinique une semaine pour se reposer, qu'il n'aura rien a payer, qu'il devrait simplement se laisser aller et se reposer. Germain accepte et nous demande de nous occuper des loups pendant son absence, nous étions 3, un couple et moi. Je gardais les clés de l'enclos.
     Il a passé une nuit à l’hôpital seulement.
     Dés le lendemain nous sommes venu avec les bénévoles pour nourrir les loups comme d'habitude. Ces gestes nous les faisions tous les jours depuis des mois rien d'extraordinaire. Avant de partir je m'assure que toutes les portes sont bien fermées et la dernière, je me revois encore la fermer à clé.
    Le lendemain matin très tot, je suis réveillé et on me dit : des loups se sont échappés ! Quoi mais comment ? Combien ? On me répond qu'on ne sait pas combien, 2 ou 3, qu'ils risquent de venir dans la ville a tout instant, que c'est le préfet lui même qui a vu un loup traverser la route devant lui la veille au soir dans la nuit en rentrant chez lui.
     Là je trouve cette histoire de plus en plus bizarre : le préfet ne vit pas du tout dans ce coin, et comme par hasard c'est lui qui découvre un loup ? Mouais ! J’y crois à moitié car comme il a déjà été dit que germain se promenait souvent avec 2 de ses loups en ville en laisse et qu'évidement c'était des husky, je pars sur place mais très septique. Sur place, il y a toute une peuplée de gendarme, des hommes politique, l'armée et germain affolé ! Il se jette sur moi en disant que c'est impossible ! Et je comprends plus tard qu'un loup s'est bien "échappé" et qu'on sait qu'il est dans la foret derrière le terrain. Il y a des gens avec des fusils, près a l'abattre, un hélicoptère qui survole le parc, des collets...
    Cette vision est horrible et Germain, désespéré ,qui tente d'expliquer la logique des choses : Ce loup a vécu toute sa vie dans cet enclos, il ne peut pas en sortir seul car ils agissent toujours en meute et pourquoi serait- il sortie, affolé dehors, ce n'est pas son territoire !
     Il crie au complot et demande a ce qu'on le laisse régler ca, il explique que le loup, dehors ne cherche qu'une seule chose : revenir ! et que l’hélicoptère l’effraie et l'en empêche! Les autres loups sont affolés par le bruit et se battent entre eux tant ils sont terrorisés, certains vont même succomber aux blessures ! Et moi j'assiste à ca !

    2eme chose : la porte en question de l'enclos où s'est "échappé" le loup s'ouvre (de l’extérieur) en poussant, je devais la pousser TRES TRES fort pour l'ouvrir et entrer dans l'enclos et depuis peu , il y avait même un sas de sécurité donc 2 portes. Comment le loup, et là expliquez-moi, vraiment, a t-il pu ouvrir une 1ere porte, entrer dans le sas et enfin tirer vers lui avec sa patte une porte si lourde, qu'on devait être 2 pour l'ouvrir ?
    Ca semble très étrange !
     D’après nos déductions, et les preuves laissées sur place, je pense que quelqu'un a ouvert ces portes et effrayés les loups pour qu'ils sortent (c’était un enclos de 4 loups et il faut savoir que quand on rentre dans cet enclos, les loups fuient et se cachent car ils ont peur de nous) je pense que 3 sont sortis mais que 2 sont rerentrés après que la personne soit partie, et que le dernier n'a pas eu le temps avec l'arrivée de l’hélicoptère.
     On le voyait le loup, pas loin du tout et qui n'attendait que de revenir, mais avec tout ce monde et ce bruit, impossible. Les hommes politique ont bien sûr ignoré tout ce qu'on leur disait et ont capturé le loup au bout de quelques heures et sont ensuite reparties nous laissant seuls avec les cadavres et les loups agonisants de leurs combats.
    Il a fallu, là encore, payer le vétérinaire pour ces blessures causées par l’état. Certaines étaient très graves et ont demandé plusieurs mois d'antibiotiques. Il s'est créer des rumeurs et la ville a commencé à avoir peur, craignant qu'un loup débarque en ville et les dévore.

     L'état avait bien réussi son coup.
     Et juste après, le parc de chabrières allait ouvrir ses portes.
     Malgré tout cela, germain accepté de discuter avec le préfet en essayant de trouver un accord. Des gens de paris sont venus bénévolement à l'aide de germain, des gens d'associations pour les animaux sauvages.
     Nous sommes donc allés à cet entretien, il y avait à la mairie en face de nous des hommes politique dont le maire, le préfet et le futur directeur du nouveau parc aux loups.
    De notre coté, il y avait germain, 2 ou 3 représentants de la cause des loups et moi. Ceux d'en face ont de suite dit qu'il valait mieux pour les loups de Germain qu'ils aillent dans ce nouveau grand parc, sécurisé...
    Germain n'est pas bête, il le sait bien et lui ce qu'il voulait c'était juste vivre près d'eux et continuer à s'en occuper. Il a donc accepté à certaines conditions (pas grand chose !) Il offrait ses loups et acceptait que d'autres gens, employés du parc les soignent. Mais il voulait vivre dans un cabanon dans le parc et pouvoir être près d'eux, de temps en temps leur donner à manger. La mairie a refusé !
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     Ils lui ont donner qu'une seule solution : il offrait ses loups et avait droit a une entrée gratuite du parc a vie ! Ils se foutaient de nous et rigolaient entre eux ! rien de ce qu'on a dit a pu faire changer les choses, Germain était d'une colère qu'on peut comprendre!! Le pire c'est qu'en nous exposant leur projet, le futur directeur du parc nous a expliqué qu'il avait prévu de mettre tous les loups de germain dans le même enclos ! Ceux qui connaissent les loups savent que c'est impossible de mélanger des meutes, ils s’entre-tueraient. Ils ne connaissaient donc rien aux loups !
    Germain a quitté la salle en colère et il s'est dit après qu'il ait refusé la proposition de la mairie (oui mais quelle proposition !) est qu'il avait un sacré caractère !

    Depuis ce jour, l'association se relance de temps en temps mais germain ne sera plus jamais le même. On a détruit son rêve et on l'a détruit lui au profit de l'argent ! L'an passé, des élevés d'une école d’infirmières sont venus soit disant pour vacciner les loups et ont tiré a bout portant des seringues a la carabines, étant trop près, chaque tir blessait a mort un loup, ils en ont tués les 3/4 les laissant agoniser et disant a germain que c'était simplement une bavure !
    Aujourd'hui germain a 75 ans, vit toujours sans eau sans electricité et il ne lui reste plus que 4 loups,
    Kitche: une femelle de 11ans, la seule apprivoisée pour faire du cinéma, elle a tourné dans de nombreux films et dans le dernier a été maltraités par l'équipe de cinéma, germain a mit un an pour la récupérer. Il en était malade, ils sont très liés tous les deux. Tout porte même a croire que kitche n'a pas voulu de on mâle Oseki car elle considère germain comme son mari. Hihi.
    Il faut savoir qu'un loup en liberté a une durée de vie moyenne de 10 ans, en général, les loups de germain vont jusqu’à 15ans, elle est donc en fin de vie.
    Un mâle : watche  et 2 autres sauvages.
    Lui ne peut plus s'en occuper, ses forces et l'espoir l'abandonnent. Aujourd'hui l’état a ouvert son grand parc, accueil beaucoup de visiteurs, se remplis les poches, germain lui, a perdu son combat, les loups ne lui appartiennent plus mais il en a toujours la charge ! C’est incroyable, jusqu'au bout ils le saigneront ! Soit il n’en à plus la propriété et dans ce cas l'état les nourrit soit c'est toujours à germain et c'est lui qui en à la charge, mais il faut croire que ces hommes politiques n'en ont pas fait assez.
    Germain est au plus mal physiquement et vit dans les poubelles qu'il accumule sur son terrain car il n'a plus la force de les transporter et les camions de la commune refusent de lui débarrasser. Il voulait qu'on lui fasse un trou avec une pelleteuse pour pouvoir incinérer au fur et a mesure ses déchets mais sachant que c'est pour lui, aucune entreprise, même payée ne veut se déplacer.
    Aidez le, lui et ses derniers loups, pour que ce vieil homme ne termine pas sa vie seul après cet échec de toute une vie.

    Il n'a besoin que d'un petit mot, une pensée, des bricoles pour améliorer son quotidien, mais surtout des bras.
    Merci a vous tous qui avez soutenu germain a un moment ou un autre.

     

    Racontée par LOREA

     http://www.euroloup.com/zoosetparcsenclosdesloups.htm

    http://loup-mon-ami.naturalforum.net/l-enclos-des-loups-f1/l-hitoire-du-combat-de-germain-t7.htm

     

    Germain Fourneron
    "L'enclos des loups"
    23200 Saint Maixant



     

  • Les pigeons des villes, un étrange destin..





    Le pigeon des villes, nommé encore pigeon biset ou des roches a toujours été aimé par l'homme. Les premiers pigeons des roches se développèrent vraisemblablement en Asie du sud, dans la région de l'Inde d'aujourd'hui. Puis ils colonisèrent l'Europe de l'ouest et l'Afrique du Nord. On a retrouvé des fossiles de ce pigeon sauvage en Jordanie et en Palestine qui montraient qu'il y en avait il y a 310 000 ans. Cet oiseau a dû se rapprocher des humains lors des premières civilisations sédentaires agricoles, attiré par les réserves de grains et par les cultures.

    Son élevage commence très tôt dans l'antiquité; aussi bien pour le plaisir que pour des fins plus utilitaires comme les services postaux par pigeons voyageurs et les pigeons pour la boucherie. Au moyen-âge l'élevage des pigeons pour consommer leur chair prendra beaucoup d'ampleur en Europe. Le pigeon nidifiait dans des maisons spéciales : les pigeonniers d'où il pouvait entrer et sortir librement.

    Beaucoup de civilisations le considéraient comme sacré, symbole de paix et d'amour. Vers le milieu du 20ème siècle le pigeon des villes devint un pestiféré, l'ennemi à abattre, un porteur de germes mystérieux, de virus indétectables. Et on se mit à le tuer de plus en plus, de façon massive, aussi bien en Europe que dans le monde Anglo-Saxon (USA, Grande-Bretagne, Australie, etc.).

    EST-IL SAUVAGE OU DOMESTIQUE ?



    La majorité des ornithologues occidentaux pensent qu'il est domestique à cause de son histoire. Mais considérant qu'il vit maintenant comme les autres oiseaux sauvages des villes depuis au moins 100 ans, que des pigeons biset ont du toujours habiter près ou sur des habitations humaines pendant des millénaires sans pour autant être captifs ou même apprivoisés, considérant que beaucoup de pigeons élevés en pigeonnier ont dû s'émanciper et vivre libre dans les cités à toutes les époques, on peut considérer que cet oiseau est en fait sauvage.


    Il fait partie du genre Columba livia, est un des descendants directs du pigeon biset, ancêtre commun de tous les pigeons domestiques (dont il existe une infinité de races obtenues par croisement par les sélectionneurs).


    les pigeons ramiers, colombins et les tourterelles turques.



    Les premiers, appelés aussi palombes, demeurent avant tout une espèce de grands migrateurs. Ils parcourent tous les ans des milliers de kilomètres de la Finlande à l’Espagne. Toutefois, certains d’entre eux s’implantent dans les cœurs urbains. A l’instar des bisets, les palombes ont découvert dans les cités un biotope idéal à leur développement. A tel point d’ailleurs que leurs couples peuvent avoir quatre fois plus de jeunes que les autres restés migrateurs ! Mais à l’encontre des pigeons de roche, ce sont dans les parcs et sur leurs arbres que les palombes font leurs nids. Un troisième groupe côtoie pigeons de roche et ramiers : les pigeons colombins, espèce bien plus rare en agglomération. Les tourterelles turques comme les palombes font leurs nids dans les arbres, on en trouve beaucoup dans certaines agglomérations.

    LE GRAND MASSACRE OU LA GUERRE DES PIGEONS



    Donc à partir des années 30 (selon les pays) on se mit à ne plus aimer cet oiseau et à le tuer massivement. En France on tue de 6 à 12 millions d'individus chaque année et dans le monde dit occidental certainement des centaines de millions.


    DEUX PHENOMENES CO-EMERGANT



    La formation des grandes agglomérations

    Au 19ème siècle les grandes cités contemporaines se forment et au 20ème les mégalopoles de plusieurs dizaines de millions d'habitants. Au seing de ces espaces des populations animales arrivent à survivre et même s'y développent. Les pigeons de roche qui sont d'une remarquable intelligence y trouvèrent un milieu propice et s'y multiplièrent. Au cœur des agglomérations ils ont trouvé la "paix". Connaissance de l’homme, nourriture disponible, prédateurs quasi inexistants, édifices pour nicher et nidifier. Ce fut d’abord l’âge de pierre, puis celui de fer quand l’on construisit les halls des gares, les métros aériens.



    Inconscient collectif



    Pour justifier les abattages massifs on parla de maladies, de risques sanitaires pour l'homme. En fait cet animal n'est pas du tout dangereux, cela se saurait alors qu'il est commensal de l'homme depuis des millénaires. Il n'a jamais été prouvé scientifiquement que cet animal est plus dangereux que les autres oiseaux sauvages vivant dans nos cités.

    L'inconscient collectif des civilisations a toujours tendance à projeter à l'extérieur une cristallisation de leur peur de la mort, une angoisse métaphysique et existentielle. Cette projection peut trouver une cible dans un groupe d'humains (par ex : les juifs pendant des siècles) ou dans une espèce animale (par ex : le loup, les chouettes, les corbeaux et corneilles, etc.).
    Au 20 ième siecle le pigeon des villes assumera cette fonction de transfert. La population, ne pouvant le tolérer, obligera les pouvoirs publics à prendre des mesures pour faire cesser ce trouble. Les autorités très souvent ne s'embarrassant pas de subtilité, tels des bulldozers, massacreront par tous les moyens ces malheureux oiseaux dès la fin de la deuxième guerre mondiale.
    "Les pigeons qui vivent en liberté dans les villes de même que les étourneaux et les moineaux ne présentent qu'un risque faible pour la santé publique" Comité mixte OMS/FAO des experts des zoonoses - Rome 1959


    Plusieurs études scientifiques depuis quelques années ont prouvé que les pigeons sont généralement résistants aux virus de la grippe aviaire. Plus récemment des recherches ont même démontré que les pigeons étaient résistants ou peu sensibles à des souches de virus hautement pathogènes.
    @ en savoir plus


    EN FRANCE MENSONGES ET GUERRE DANS L'OMBRE



    Presque toutes les villes (au moins 80 %) capturent puis tuent leurs pigeons de ville. Dans un but sanitaire disent-elles, se retranchant derrière des recommandations du ministère de la santé, non obligatoires et reprises au niveau départemental. Toutes ces tueries se font en cachette, sans publicité, les élus craignant, si cela se savait, une mauvaise publicité.

    Une fois capturés soit par une entreprise privée "ayant pignon sur rue" soit par les employés communaux, les pigeons sont ensuite abattus au moyen de méthodes complètement désuètes.
    En France les services de l'état comme les directions départementales des services vétérinaires ne s'occupent pas de ce problème et laissent faire. Personne, en fait, ne contrôle jamais les entreprises ou les villes qui euthanasient.



    Pour la législation en France :

    Ces méthodes d'euthanasie étaient recommandées il y a plus de trente ans. Mais maintenant la science qui nous a appris que les nouveaux nés souffrent déclare que les animaux aussi. Les scientifiques ont déclaré à de multiples occasions et parfois officiellement au seing d'organismes très officiels comme l'agence de sécurité alimentaire de l'Europe que les méthodes employées en France pour tuer les pigeons de ville sont inacceptables et les font beaucoup souffrir au moment du trépas.

    Les méthodes d'abattage en France :




    Les caissons à vide d'air :

    Les oiseaux sont enfermés dans un caisson étanche puis une pompe puissante fait le vide (comme à 12 000-16 000 m d'altitude) en moins de 5 secondes. Les animaux meurent par les effets physiologiques de cette décompression explosive en moins de 1 minute (de 30 secondes à 1 minute) mais beaucoup d'appareils pour tuer les pigeons sont vieux, bricolés et rafistolés, alors la mort peut durer plus de 2 minutes et selon PETA : les gaz emprisonnés dans les sinus, les oreilles moyennes, et les intestins des animaux se dilatent rapidement. Ce qui provoque un grand malaise avec une grande souffrance. Quelques animaux arrivent à survivre au premier passage dans la chambre de décompression et sont de nouveau décompressés à cause d'un dysfonctionnement de l'appareil, d'une erreur de l'opérateur ou parce que les animaux arrivent à survivre dans des poches d'air et ils sont repassés dans le dispositif douloureux une seconde fois.

    Le gaz carbonique :

    L'autorité européenne de sécurité des aliments a rendu un avis récent du 14/11/2005 portant sur les animaux de laboratoires, qui dit explicitement que "le gaz carbonique fait souffrir tous les vertébrés quelque soit la concentration utilisée et que si on l'utilisise pour tuer on doit rendre l'animal inconscient avant de lui faire respirer le gaz nocif".

    Et aussi :

    Les battues des chasseurs :

    En zone rurale principalement, des villes chargent par arrêté municipal les chasseurs d'éliminer les pigeons biset.

    Les entreprises peu scrupuleuses, les villes et aussi les particuliers :
    Tous les moyens sont bons comme des coups de gourdin, décapitation, enterrage vivant, asphyxie en sac en plastique, graines empoisonnées, tirs sauvages, pièges, bain d'acide, emmurage vivant, enfermement dans des clochers d'église, etc.

    @ en savoir plus


    METHODES ALTERNATIVES EN FRANCE ET DANS LE MONDE



    Il existe maintenant un consensus chez les spécialistes de la question aussi bien aux USA, en Grande-Bretagne, en Australie, qu'en Europe :

    Sur le fait que tuer massivement et régulièrement les pigeons ne sert à rien. Une fois qu'une partie de la population a été éliminée, il reste plus d'espace et de nourriture pour les autres qui n'en demandent pas tant et se reproduisent donc d'autant plus rapidement. Au bout d'un certain temps, la population s'est totalement reconstituée et tout est à refaire.


    Ces oiseaux posent deux types de problèmes :

    - un réel :
    un surnombre dû à une gestion inconsidérée par les municipalités

    - un subjectif :
    les fameuses plaintes que les services municipaux reçoivent chaque jour pour cause de salissure, « il y en a trop, ils risquent de transmettre des maladies etc... ». Ce côté subjectif est irrationnel car ce sentiment n'est appuyé sur aucun fait constaté scientifiquement (en particulier pour les maladies) mais provient plutôt d'une phobie collective moderne visant cet oiseau.


    LES METHODES ALTERNATIVES EXISTENT ET SONT AU POINT



    Tous les experts de la question disent qu'il faut développer en parallèle plusieurs méthodes pour pouvoir obtenir une efficacité sur le terrain.


    Protection des bâtiments :

    On limite les possibilités qu'ont les pigeons de nidifier sur certains édifices.

    Pigeonniers :

    On contrôle le nombre des pigeons en stérilisant les oeufs.
    Cette méthode est reconnue dans beaucoup de pays pour donner de bons résultats bien qu'il existe, surtout en France, quelques sceptiques.
    @ lien

    La pilule :

    On donne à manger aux pigeons des graines imprégnées d'un produit anticonceptionnel.

    Cette méthode a prouvé son efficacité mais elle est encore très controversée et n'est plus utilisée dans le monde anglo-saxon.
    @ lien

    Sources de nourriture :

    Enfin beaucoup préconisent de s'attaquer aux sources de nourriture comme les ordures ménagères, les halles des marchés et surtout la population donnant à manger aux oiseaux.



    interdire à la population de leur donner à manger



    Certaines grandes villes en ont fait leur cheval de bataille, comme Paris, Londre, New York, Melbourne, etc. Leur thèse est que si il y a beaucoup de pigeons partout en ville et dans le monde entier, c'est à cause de certaines personnes, peu nombreuses, qui leur donnent à manger de façon massive.
    Ces personnes sont étiquetées comme marginales, dérangées et même relevant de
    la psychiatrie.

    Les autres personnes qui donnent occasionnellement à manger aux oiseaux (pigeons, moineaux, etc.) par exemple des bouts de croissants, de sandwichs dehors, etc... jouant un rôle marginal sur la surpopulation des pigeons.

    En accord avec ce principe beaucoup de villes interdisent de donner à manger aux oiseaux, pénalisent cet acte et même peuvent créer des brigades spéciales chargées de faire rentrer dans le rang les récalcitrants.

    Ce procédé qui ne semble pas efficace sur le long terme pose de sérieux problèmes :

    - un problème politique si la population qui donne à manger aux oiseaux est plus nombreuse que prévue

    - un problème de démocratie car ces mesures sont très souvent rejetées par une part importante de la population

    - cela peut être dangereux pour l'avifaune urbaine en raison de la non spécificité des interdictions (par exemple raréfier les sources de nourritures affecte les autres espèces comme les moineaux).

    - un problème éthique lien


    Premier pigeonnier installé à Paris 14éme arrondissement.


    Liens :
    doc/doc-pigeonniers.pdf

     

     

    ©2005 - Association Stéphane LAMART « Pour la défense des droits des animaux »

  • Chasse à la baleine, la fin de l'hypocrisie?

     
    Ecologie  Avec la publication de son rapport intitulé « Science, profits et politiques : la chasse à la baleine du 21e siècle », le WWF frappe encore du poing sur la table. Il démonte les uns après les autres les arguments du Japon qui continue à chasser la baleine au nom de la recherche. Un rapport qui tombe à point nommé puisque la prochaine réunion de la Commission Internationale Baleinière approche à grands pas…


    Baleine à bosse
    Baleine à bosse


    A l’heure des balises repérées par satellites et des biopsies qui permettent des analyses de biologie moléculaire très poussées, le Japon et l’Islande sont les seuls pays à continuer massivement la chasse aux grands cétacés sous couvert d’arguments bien hypocrites... Par ailleurs, le Japon compte doubler ses quotas -de 440/an pour l’instant- de baleines de Minke et d’ajouter d’autres espèces à ses prises : rorquals communs et baleines à bosse. Plus de 24000 baleines, dont 7000 au nom de la science, auraient été tuées depuis la mise en place du moratoire de la CBI en 1986. Mais comment aller contre l’opinion publique mondiale lorsque celle-ci est de plus en plus concernée par l’écologie, et faire accepter une telle tradition culinaire ?

    La science a été la seule réponse du Japon lorsqu’il a repris les campagnes de chasse en 1987. Une science obsolète si l’on en croit Susan Lieberman, une responsable de la célèbre organisation internationale WWF, qui écrit : « il est incroyable que le Japon, un des pays parmi les plus en pointe dans le domaine technologique, continue à tuer environ 650 baleines par an, en utilisant des techniques des années 1940 au 21e siècle ! ». Alors les Japonais parviendront-ils encore longtemps à passer, eux, à travers les mailles du filet ? Pas sûr si la CBI, qui se réunit du 20 au 24 juin en Corée du Sud, se penche sérieusement sur ce rapport…

    La question posée par le WWF est la suivante : avons-nous besoin de tuer des baleines pour en apprendre davantage sur leur biologie ? Car comble de l’ironie, les sciences et technologies ont tant progressé ces dernières années qu’il n’est plus nécessaire d’abattre des animaux pour les étudier ! Et bien sûr, les Japonais avant d’être passionnés par la cétologie (l’étude des mammifères marins) sont avant tout des consommateurs de viande de baleines. Pourquoi les tuer ? Les arguments : pour accéder facilement au contenu de leur estomac et évaluer leur régime alimentaire, déterminer leur sexe et leur mode de reproduction, etc. mais surtout pour les empêcher de réduire les stocks de poissons qui s’effondrent !

    A cela, l’organisation répond d’abord qu’aucune des études japonaises ne pourrait être publiée dans une revue scientifique, les données obtenues sur des cadavres n’étant pas suffisamment fiables face aux informations récoltées via l’ADN. En effet, la génétique permet désormais de comprendre la structure des populations, l’évolution des espèces, de déterminer le sexe, les liens de parenté. Une simple biopsie permet de suivre le régime alimentaire à long terme (étude des graisses) et même d’étudier la toxicologie des tissus, en somme, d’évaluer la santé des animaux ! Quant à l’argument de l’appauvrissement des mers en terme de poissons, les baleines qui consomment surtout du plancton ne peuvent être responsables de cette situation. En revanche, l’homme qui surexploite cette ressource est certainement le principal suspect au banc des accusés. Bref, résistera, résistera pas ? Il nous faudra patienter un peu pour savoir si la chasse à vocation scientifique a encore un avenir devant elle…

    Source : Rapport WWF

  • La Journée Internationale pour les Droits des Animaux

    000d29efd4359e163dd9f4e7b71ab295.jpgLa Journée Internationale pour les Droits des Animaux (JIDA) se déroule chaque année le 10 décembre.Le CLAMA SERA PRESENT LE 8 DECEMBRE DE 14 H A 18 H DANS LA RUE DU CLOCHER A LIMOGES.

     

    Pour les personnes qui ne peuvent ou ne veulent s’impliquer dans une action de rue pour la prochaine édition de la JIDA, il est tout de même possible de participer de manière électronique à la promotion des droits des animaux pendant la semaine de la JIDA.

    Il est important que chacun d’entre nous prenne le temps d’agir à sa manière à l'aide du réseau Internet pour sensibiliser et informer, dès à présent, son entourage de l'existence de la JIDA, et aussi le lundi 10 décembre, journée de la JIDA. D'autant plus que pour des questions de visibilité, les actions de rue auront eu lieu essentiellement le samedi 08 décembre. 

    Petit rappel :

    Chaque année dans le monde, ce sont des dizaines de milliards d’animaux qui sont sacrifiés pour des intérêts humains : environ 1 milliard pour l’expérimentation animale (vivisection) , plus de 50 milliards pour leur chair (sans compter ni les poissons ni les crustacés...) , des centaines de millions pour la chasse de loisir ainsi qu'environ 50 millions pour leur fourrure,…

    Ces chiffres ne peuvent être qu'approximatifs et constituent une estimation minimum du nombre d'animaux exploités à mort chaque année de par le monde.

    Sources de loisirs, objets, marchandises, nourriture, habillement… les animaux sont pourtant des êtres sensibles et conscients qui, tout comme nous, ressentent notamment la douleur, la frustration et le stress.

    Comme nous, ils ont des émotions. Comme nous, ils recherchent le confort, non la gêne. Qu’ont-ils fait pour mériter tous ces traitements et ces souffrances ? 

    Comment vous impliquez 

    • Transmettez le lien de la campagne http://journee- internationale- droits-animaux. org/ à votre entourage afin de faire connaître cette journée et d'inviter vos connaissances en tout genre à réfléchir sur les conséquences de leur mode de vie et de consommation pour les animaux.

    Profitez de cette journée du 10 décembre pour écrire à vos amis, vos proches, et aux personnes que vous aimez. Faites leur comprendre pourquoi il est important et urgent d’ouvrir les yeux sur ce que subissent les animaux. Et aussi pourquoi, vous, vous agissez et pourquoi cela a de l'importance à vos yeux.

    N’oubliez pas qu’il est plus facile de parler à des inconnus dans la rue, mais que nous sommes parfois plus écoutés par nos proches car ils feront plus facilement l'effort de tenter de comprendre ce qui est important pour vous.

    Notre seule chance d'aider les animaux exploités est d’informer. Ne comptons pas sur le voisin pour le faire. Faisons-le nous-mêmes et multiplions les actions.

    Si ces actions permettent de sauver ne serait ce qu’une vie, ce sera toujours une vie de plus d'épargnée.

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille » Tolstoï
  • Colette, la vie des bêtes

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    Quand je l’ai connue, elle gîtait dans un vieux jardin noir, oublié entre deux bâtisses neuves, étroit et long comme un tiroir. Elle ne sortait que la nuit, par peur des chiens et des hommes, et elle fouillait les poubelles. Quand il pleuvait, elle se glissait derrière la grille d’une cave, contre les vitres poudreuses du soupirail, mais la pluie gagnait tout de suite son refuge et elle serrait patiemment sous elle ses maigres pattes de chatte errante, fines et dures comme celles d'un lièvre.

    Elle restait là de longues heures, levant de temps en temps les yeux vers le ciel, ou vers mon rideau soulevé. Elle n'avait pas l'air lamentable, ni effaré, car sa misère n'était pas un accident. Elle connaissait ma figure, mais elle ne mendiait pas, et je ne pouvais lire dans son regard que l'ennui d'avoir faim, d'avoir froid, d'être mouillée, l'attente résignée du soleil qui endort et guérit passagèrement les bêtes abandonnées.

    Février vient, et le vieux jardin ressembla, derrière sa grille, a une cage pleine de petits fauves. Matous des caves et des combles, des fortifs et des terrains vagues, le dos en chapelet, avec des cous pelés d'échappés à la corde - matous chasseurs, sans oreilles et sans queue, rivaux terribles des rats - matous de l'épicier et de la crémière, allumés et gras, lourds, vite essoufflés, matous noirs à collier de ruban cerise, et matous à collier de perles bleues....

    La bourrasque tragique et voluptueuse se calma enfin. Je revis la chatte grise, étique, décolorée, plus farouche que jamais et tressaillant à tous les bruits. Dans le rayon de soleil qui plongeait à midi au fond du jardin noir, elle traîna ses flancs enflés, de jour en jour plus lourds - jusqu'au matin humide où je la découvris, vaincue, fiévreuse, en train d'allaiter cinq chatons vivaces, nés comme elle sur la terre nue.