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collectif limousin d'action militante pour les animaux - Page 10

  • Message aux omnivores et jemenfoutiste de le nature

     

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    Croyez vous que les végéta*iens, militants et activistes, de la cause animale le sont juste parce qu'ils s'ennuient ? Parce qu'ils veulent vous empêcher de manger comme vous pensez ? Parce qu'ils veulent se donner un genre ?
    Ne vous dites vous pas qu'ils ont peut être un message légitime à passer ?
    Vous croyez que ça nous éclate de faire des kms pour manifester, de se confronter constamment à la masse qui nous insulte, d'être considéré comme des terroristes, d'être moqué ?
    Si nous agissons de la sorte, contrairement aux hiérarchies prédestinées de ceux qui ne font rien, mais souhaitent arranger leur propre et unique sort avant le reste, c'est parce qu'avant nos salaires, avant nos conditions de travail, nous vivons tous sur cette planète que nous souillons sans remord, nous détruisons, tuons, et rendons esclave les espèces de cette planète, pour nos désirs, nourritures, habits, cosmétiques etc... Les végéta*iens, activistes et militants œuvrent constamment pour quelque chose de commun, rien de personnel, aucun égoïsme la dedans, pour l'avenir de nos/vos enfants, pour les prochaines générations. Ils essayent d'arranger ce monde des agissements égoïstes, d'informer le maximum de gens, de vous faire prendre conscience de tous ces problèmes. Alors non, ça ne nous éclate pas, on vous demande pas d'être actif comme nous, mais au moins de changer vos habitudes, l'anthropocentrisme qui émane de chacun, de donner d'autres intérêts qu'à son propre bien-être, de réfléchir et d'avoir un esprit conséquentialiste de chaque acte.

    Il est normal et bien vu d'agir pour ses propres intérêts, mais pourquoi est ce si dur, si mal, et si mal vu de vouloir changer un petit peu pour "notre bien commun" ? Pour une évolutions des mentalités ? Serait-ce parce que du coup on n'en tire aucune glorification perso ?

    Évolution, vivons pour le bien de tous (animaux compris) et de la planète.

    On vit qu'une fois, plutôt que de passer cette vie à essayer de combler le soi, pourquoi ne pas essayer quelque chose de beau ? d'altruiste ? De global ? (A part trier ses poubelles...)

    PS: Informez vous, ouvrez vous.
     
    De Vincent Gétorix
  • Hommage au lapin mort tenu dans mes bras

     

     

    J’exhibe aujourd’hui ton corps pour sauver des vies. S’il est trop tard pour toi, des milliers sont encore vivants et des millions sont à venir – insémination artificielle oblige –, forcés à naître pour satisfaire l’appétit d’amateurs de civets et divers pâtés, connaisseurs de chairs mijotées, ignorants de la misérable vie du petit être qu’ils savourent.

    Eux qui vont et viennent librement de par le vaste monde, ils t’ont laissé sur Terre et pour toute ta vie un espace aussi petit qu’une feuille de papier A4, un espace à peine plus grand que toi. Toi dont le corps était fait pour bondir, sauter, jouer, ils t’ont définitivement enfermé dans une cage si basse que tu ne pouvais même pas te dresser, ou faire ne fut-ce un seul pas sans te cogner au grillage ou aux autres.

    Enfermé dans ta prison éclairée aux néons, tu mangeais jour après jour les mêmes granulés, sans jamais rien savourer, ni boire une goutte de rosée ou profiter de la chaleur du soleil – même lui, ils le veulent entièrement pour eux.

    Bourré d’antibiotiques, les pattes saignantes sur le sol grillagé, les oreilles écorchées, tu as vu nombre de tes camarades de souffrances partir pour le dernier voyage – vers l’abattoir. D’autres, comme toi, sont morts de maladie ou de neurasthénie, petites étoiles si vite éteintes, insignifiantes sinon pécuniaires pour ces humains qui comptabilisent d’un trait sur un carnet la fin de ta non-vie, même pas une survie. Cage 87, un lapin trouvé mort, petit déficit, et c’est ainsi que se remplissent toujours un peu plus les poubelles des élevages.

    Je pense que tu ne m’en voudras pas, pauvre lapin, d’exposer ainsi ton cadavre en pleine rue, puisque je suis de celles et de ceux qui luttent pour un monde meilleur pour tous – humains, lapins, veaux, vaches, cochons, oies, canards, poules, poissons, moutons, chèvres, chevaux… la liste est longue de ceux qui souffrent, abandonnés, exploités, affamés, torturés… Utopiste je suis, aujourd’hui encore on me l’a dit, mais l’utopie n’est-elle pas aussi l’aspiration à une réalité idéale ? Et qu’existe-il de plus important que la fin de la souffrance et de l’injustice ? Ce n’est pas toi qui me contrediras, toi dont la vie a été volée.

    Des gens s’arrêtent, des gens passent, des gens pleurent, des gens provoquent, rejettent, s’émeuvent, questionnent, tandis que ton corps pèse si densément au creux de mes mains. Et du bout de mes doigts gantés, je caresse doucement ta fourrure encore soyeuse, t’offrant ainsi le seul geste d’amour que tu aies jamais connu.

     

    Clèm

     

    photos : Merry Photography

    pour plus d'infos sur l'élevage des lapins, vous pouvez visiter le site de L214

  • La chasse tue plus de Français que la guerre en Afghanistan et la chasse tue plus d'êtres humains que les règlements de compte à Marseille !



    Michel, malgré ses 71 ans et une retraite d’agriculteur, taillait sa vigne acagnardée aux contreforts des Cévennes, près d’Alès. Il aimait bien ces longues heures de tranquillité Michel. Seul dans sa vigne, sous la caresse du vent et la lumière de l’automne qui fait resplendir la palette des rouges, des ors, des ocres des feuilles de vignes et des châtaigniers tout proche en contrepoint des verts sombres des forêts de résineux. Moments de calme, de retour sur soi-même où remontent et s’ordonnent les souvenirs d’une vie.

    Soudain Michel sent un énorme choc : une balle lui fouaille le ventre. Il s’écroule. Il va agoniser de longues minutes dans les douleurs atroces d’une blessure au ventre. Ces yeux enfin se ferment sous le soleil d’automne. Un soleil menteur.

    Un peu plus haut dans la colline avait lieu une battue aux sangliers. Une balle « perdue » a trouvé Michel. Il ne demandait qu’à vivre les années qui lui restaient. Des années qui lui ont été volées…

    Il n’est pas le seul Michel à avoir payé de sa vie le laxisme qui autorise quelques viandards avinés à faire n’importe quoi derrière la puissance de leurs fusils. Car ces « sportifs » déguisés en tartarins s’approprient bois et halliers quatre jours par semaine. Ils chassent les cochongliers (croisement de sangliers et de laies, horreur génétique qui chie des portées innombrables) qu’ils nourrissent. Ils sillonnent les bois en 4x4 et mieux vaut ne pas être sur leur chemin. Ils sont armés de carabines très puissantes type Remington, tirant des balles restant mortelles à 2 km de leur coup de départ. Autrement dit, jusqu’à 2 km de rayon d’une battue aux sangliers, tout promeneur, cycliste, ramasseur de champignon ou…paysan travaillant dans sa vigne est en danger de mort !

    La chasse, ces cinq dernières années, a tué plus de monde en France que la guerre en Afghanistan :

    Morts victimes de la chasse = 194 morts depuis 2007.
    Morts en Afghanistan = 67 morts depuis 2007




    Photo : La chasse tue plus de Français que la guerre en Afghanistan et la chasse tue plus d'êtres humains que les règlements de compte à Marseille  !

INSPIRE PAR L'ARTICLE ECRIT LE 26 NOVEMBRE 2012 |  PAR VICTORAYOLI

Michel, malgré ses 71 ans et une retraite d’agriculteur, taillait sa vigne acagnardée aux contreforts des Cévennes, près d’Alès. Il aimait bien ces longues heures  de tranquillité Michel. Seul dans sa vigne, sous la caresse du vent et la lumière de l’automne qui fait resplendir la palette des rouges, des ors, des ocres des feuilles de vignes et des châtaigniers tout proche en contrepoint des verts sombres des forêts de résineux. Moments de calme, de retour sur soi-même où remontent et s’ordonnent les souvenirs d’une vie.

 Soudain Michel sent un énorme choc : une balle lui fouaille le ventre. Il s’écroule. Il va agoniser de longues minutes dans les douleurs atroces d’une blessure au ventre. Ces yeux enfin se ferment sous le soleil d’automne. Un soleil menteur.

 Un peu plus haut dans la colline avait lieu une battue aux sangliers. Une balle « perdue » a trouvé Michel. Il ne demandait qu’à vivre les années qui lui restaient. Des années qui lui ont été volées…

 Il n’est pas le seul Michel à avoir payé de sa vie le laxisme qui autorise quelques viandards avinés à faire n’importe quoi derrière la puissance de leurs fusils. Car ces « sportifs » déguisés en tartarins s’approprient bois et halliers quatre jours par semaine. Ils chassent les cochongliers (croisement de sangliers et de laies, horreur génétique qui chie des portées innombrables) qu’ils nourrissent. Ils sillonnent les bois en 4x4 et mieux vaut ne pas être sur leur chemin. Ils sont armés de carabines très puissantes type Remington, tirant des balles restant mortelles à 2 km  de leur coup de départ. Autrement dit, jusqu’à 2 km de rayon d’une battue aux sangliers, tout promeneur, cycliste, ramasseur de champignon ou…paysan travaillant dans sa vigne est en danger de mort !

La chasse, ces cinq dernières années, a tué plus de monde en France que la guerre en Afghanistan :

Morts victimes de la chasse  =   194 morts depuis 2007.           
Morts en Afghanistan = 67 morts depuis 2007
      INSPIRE PAR L'ARTICLE ECRIT LE 26 NOVEMBRE 2012 | PAR VICTORAY

  • ADIEU..... Snoopy ou la mort d'un brave...

     

    J'avais apporté mon appareil photo. C'était juste parce que je voulais que subsiste quelque chose de cette pauvre vie qui allait s'en aller... Un regard, une attitude... Finalement, je ne l'ai pas sorti de l'étui. Il y avait plus essentiel à faire. Et puis cela me semblait inconvenant. Voilà pourquoi je n'ai pas d'image de Snoopy à montrer.

    chiens1.jpgPourtant, Snoopy a bien existé, et il y aura au moins une personne pour se souvenir de lui : moi. Snoopy est un chien. Qui ne ressemble pas à son nom, pas du tout. Tout le contraire du petit chien blanc aux longues oreilles qui adore faire la sieste sur le toit de sa niche. Celui dont je vous parle était sombre et immense. Il était âgé, nous a-t-on dit, de quatorze ans.

    Un soir, j'ai reçu un coup de téléphone qui m'a à la fois tourmentée et mise en colère. On me signalait un chien que les maîtres, de jeunes errants, avaient laissé à des potes à eux, deux types qui vivaient dans une minuscule bicoque. Le chien était complètement paralysé. Ceux qui étaient chargés de s'en occuper devaient le traîner de toutes les manières possibles pour l'emmener à l'extérieur. Pour le nettoyer (il faisait ses déjections sous lui), ils le passaient au jet, dehors, en plein hiver ! La personne qui m'appelait en était bouleversée. Elle pensait qu'il fallait mettre fin au calvaire de cette pauvre bête, et elle avait raison. Parfois, elle l'entendait gémir ou crier.

    Je m'engageais donc à prendre très rapidement un rendez-vous chez le vétérinaire et à venir chercher le chien. Ses hébergeurs, deux anciens SDF, n'avaient en effet ni véhicule ni argent.

    Mais dès que le rendez-vous eut été pris, dès que la « mission » fut devenue une réalité imminente, j'ai été assaillie par l'angoisse. Comment cela allait-il se passer ? Comment allions-nous « charger » l'animal dans la voiture ? Allait-il se laisser faire ? Est-ce qu'il souffrait ? Est-ce que nous allions lui faire mal ? Allions-nous devoir l'emmener de force ? Dans quel état de délabrement se trouvait-il ? Est-ce qu'il devinerait qu'on allait lui ôter le peu qui lui restait : la vie ? Des questions horribles, qui faisaient naître, au fur et à mesure qu'elles se présentaient à la porte de ma conscience, des images insoutenables pour quelqu'un qui n'a jamais pu accepter la souffrance des bêtes...

    Ma nuit n'a pas été bonne. En fait, j'avais hâte d'en finir avec cette histoire qui me posait autant de problèmes que si j'avais dû faire assassiner l'un de mes propres chiens.

    Une bonne samaritaine avait opportunément proposé de m'accompagner. Conduites par notre guide, nous sommes arrivées devant la porte de la minuscule maison de bois où l'on nous attendait. Un aboiement sonore de gros chien s'est fait entendre dès que nous avons frappé. Cela n'avait rien du jappement d'un chien à l'agonie. L'animal remplissait vaillamment son rôle de gardien, de guetteur, et était sans doute décidé à l'assumer jusqu'au bout. La pièce n'était pas très vaste. Une pièce unique et sombre, au centre de laquelle se trouvait une petite table avec des jeux de cartes et deux verres, un décor à la Cézanne. Au fond, près de la fenêtre, j'ai vu le chien, couché sur le lit. Cela m'a rassurée. Il semblait bien traité. Il avait l’œil vif en dépit d'un début de cataracte, le poil brillant, il ne souffrait pas de la faim, c'était visible. Mais ses fonctions motrices étaient à peu près hors service... Àpeine réussissait-il à lever la tête... Qu'il laissait retomber aussitôt, si d'aventure le reste du corps, instable, en venait à rouler sur lui-même.  

    Les nouveaux venus que nous étions l'inquiétaient, il montrait qu'il n'était pas d'accord, que nous n'avions pas présenté notre blanc-seing et qu'en l'occurrence, il ne pouvait accepter notre présence sans protester. Je ne le comprenais que trop. Je me sentais honteuse, misérable... J'étais entrée malgré moi dans la peau du bourreau, de l'exécutant des basses œuvres. Je m'en voulais, je développais là, sur-le-champ, un sentiment de culpabilité dont je savais que, quoi que je fasse, je le garderais désormais jusqu'à ma propre mort. Mais ce sont des choses qui nous arrivent parfois, que nous devons accepter et assumer.

    L'un des hommes, le plus âgé, le plus abîmé aussi, est allé s'asseoir près du chien. Il s'est mis à l'embrasser sur le museau. J'ai demandé à l'autre quel était le nom du chien et depuis combien de temps il était dans cet état. Il s'appelait Snoopy. Et il était paralysé, m'a-t-il répondu, depuis au moins un mois... Au moins...

    Il m'a expliqué encore que Snoopy ne lui appartenait pas, que ses maîtres le lui avaient laissé... Où étaient-ils ? En galère ? En prison ? À l'hôpital ? En vadrouille ? Je ne le lui ai pas demandé. Quelle importance ?

    Il fallait se décider à mettre Snoopy dans le break. Ils ont commencé à le tirer, le traîner, qui par le collier, qui par la queue. J'ai mis fin immédiatement à cet exercice qui faisait peine à voir. Nous avons réussi à glisser sous lui une couverture que nous avons saisie aux quatre coins, comme un hamac, et nous l'avons déposé doucement dans le véhicule.

    Snoopy pleurait. Ses gémissements me fendaient le cœur. Aucun des deux hommes n'a accepté de nous accompagner. Son dernier voyage, Snoopy allait devoir le passer avec deux inconnues. Se demandait-il où on l'emmenait ? Il était inquiet, c'est certain. Et nous ne pouvions pas grand-chose pour calmer son inquiétude. Comprenait-il quelle était l'issue de la balade ? J'avais le cœur serré et des sanglots dans la gorge.

    Nous n'avons pas eu à attendre longtemps, une fois arrivés à la clinique. Le vétérinaire, miraculeusement disponible, est venu chercher le chien dans la voiture. J'ai été chargée de la mission de l'équiper d'une muselière, précaution utile car nous ignorions quelles pouvaient être ses réactions. Et puis le praticien a pris Snoopy dans ses bras et l'a emmené jusqu'à son cabinet.

    C'était un après-midi paisible, qui ne respirait pas le drame. Un chien allait mourir. Nous l'avons allongé sur la table. Il gémissait un peu. Nous lui parlions en le caressant doucement. Je voulais avoir l'air désinvolte, pour qu'il ne sente pas ma peine. Je me disais que, tout compte fait, c'était comme si on allait l'endormir pour l'opérer et le guérir de son infirmité. Sauf qu'il ne se réveillerait jamais... Il était important de faire comme si on allait lui ôter les amygdales, lui arracher une dent... Il fallait oublier qu'il allait sombrer dans des ténèbres irrémédiables, qu'il ne verrait plus jamais ses maîtres, auxquels sans doute il était attaché... Je pensais à Argos, le chien d'Ulysse, qui avait attendu, plus fidèle encore que Pénélope, le retour de son maître pendant vingt années et qui, seul, l'avait reconnu lorsqu'il avait posé le pied sur Ithaque. Et puis qui avait rendu son dernier souffle.

    Qui était Snoopy ? Qu'avait-il vécu pendant toutes ces années? Où était-il allé ? Il devait bien avoir çà et là quelque descendance... Je pensais à tout cela, et je devenais plus sereine. Il fallait être tranquille, débarrassée de l'angoisse. Les animaux sont des éponges, des buvards, des corps translucides. Ils perçoivent nos émotions jusqu'à l'excès. Ils absorbent ce qu'on leur envoie. Nos sentiments de peur, de bonheur, de haine, de générosité, ils les devinent...

    J’étais triste mais apaisée. Avec le vétérinaire, nous avions une conversation assez technique sur les produits létaux, leur composition, leur effet sur l'organisme... Tout cela avait pour effet de dédramatiser la situation. Il expliquait ce qu'il faisait. Il n'aimait pas faire cela, mais il dit : « C'est une mort douce, la meilleure que l'on puisse donner à un chien dans son état... »

    Lorsque le contenu de la seringue d'anesthésiant a été vide, Snoopy a laissé retomber sa tête sur mon bras. Il dormait profondément. J'ai ôté de suite sa muselière. J'aurais dû le faire avant, mais je n'ai pas osé. Je le regrette maintenant. De quoi nous méfiions-nous ? Il n'était ni dangereux ni hostile, juste un peu inquiet. Et le liquide létal est parti dans sa veine. A quel moment précis Snoopy est-il passé de vie à trépas ? Àquel moment son âme discrète de chien s'est-elle enfuie vers les grandes plaines où courent à perdre haleine les chiens fous, où se reposent sous de grands arbres les chiens sages, où jouent sans se reposer les chiens facétieux ? Je l'ignore. Le passage de vie à trépas est ténu comme une ombre. J'espère que Snoopy ne m'en a pas voulu... Je connais la réponse.

    En repartant, je pensais à tous ceux pour qui ce genre d'événement est routinier : les agents des refuges, des fourrières... Certains vétérinaires aussi qui font de la mort leur fonds de commerce.

    Ceux qui font honte à leur profession. Il est des vétérinaires humains, très professionnels, qui obéissent à une charte éthique rigoureuse. Et puis il en est d'autres, j'en ai connu, dont la seule règle est l'intérêt, dont la morale oscille entre la facilité, la cupidité et l’indifférence à la souffrance. Qui font souffrir les animaux et qui en tirent peut-être quelque monstrueux sentiment de puissance...

    Toute activité qui donne droit de vie et de mort sur les bêtes est dangereuse. Pour l'exercer, il faut un sens moral et une compassion hors du commun... Ce n'est pas toujours le cas.

    Aujourd'hui, Snoopy n'est plus. Il n'en existe plus la moindre trace : il a été livré à l’équarrissage. Mais moi, je ne l'oublierai pas...

                                                                                                                         J. B

      Vendredi 22 février 2013

    EXTRAIT DU BLOG DE L'ASSOCIATION LA GRIFFE DE CLERMONT FERRAND

     

     

     

     

  • TOUS CONTRE LA CHASSE LE 21 SEPTEMBRE A PARIS

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    TOUS À PARIS LE 21 SEPTEMBRE PROCHAIN POUR CLAMER HAUT ET FORT :

    LA CHASSE, Y’EN A MARRE !


    Le 29 mai dernier, François Hollande accueillit en grande pompe les représentants de la fédération nationale de chasse. Réception durant laquelle le Président de la République fut très attentif et réceptif à l’ensemble des requêtes des adeptes de la mort-loisir qui, non contents d’obtenir depuis de nombreuses années des périodes de chasse de plus en plus longues, un nombre d’espèces chassables de plus en plus élevé, la possibilité de se rendre dans les écoles pour véhiculer auprès des plus jeunes l’idée de la nécessité de tuer, la condamnation pénale de tout perturbateur de chasse à courre, veulent désormais être reconnus comme gestionnaires responsables et indispensables de la biodiversité.
    C’est ainsi que, les 20 et 21 septembre prochains, se tiendront des tables rondes au sein du Conseil économique, social et environnemental où, parmi ministres, parlementaires, conseillers, experts, siègeront donc des représentants du lobby cynégétique qui y imposeront, sans peine aucune, leur loisir mortifère comme une pratique saine, nécessaire et respectueuse de l’environnement.
    La Convention Vie et Nature appelle donc ses adhérents, et plus globalement tous les défenseurs du Vivant, à se rassembler le samedi 21 septembre à partir de 14 heures devant le Conseil économique, social et environnemental, place d’Iéna à Paris, afin d’y clamer haut et fort que blesser, mutiler, stresser, tuer pour le plaisir des animaux sauvages mais bien plus souvent issus d’élevages, ne sont à aucun moment des pratiques responsables, mais bien des plaisirs malsains d’une minorité qui, sous couvert d’arguments fallacieux et avec la traditionnelle complicité de la classe politique, assure la décadence éthique et écologique de ce pays.
    Soyons donc nombreux à dire oui à la vie, oui aux valeurs partagées par une large majorité que sont l’empathie et la compassion, non à la souffrance, non à la mort et à la jouissance de les infliger.

  • La guerre aux bêtes (un été pourri)

     

     Qu’il fasse beau, qu’il vente ou qu’il gèle, qu’il pleuve sur les plaines ou que les plages brûlent, cet été 2013 est évidemment pourri. Pour les bêtes, dont les hommes n’ont rien à faire. Les animaux dégustent, autant qu’hier, peut-être moins que demain, et nul ne se lève pour les défendre. A part vous ? Oui, à part vous. Mais cela ne sera pas suffisant.

    Sus aux loups et aux louveteaux

    Vous qui aimez ces êtres, pardonnez à l’avance ce qui suit, car les nouvelles ne sont pas fameuses. On commence par une lettre adressée au préfet des Alpes Maritimes le 2 juillet 2013 par six associations, dont la LPO, l’Aspas, Ferus, France Nature Environnement (FNE), qui demande des éclaircissements. Le 18 juin, dans le cadre d’un plan d’État scélérat, des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont buté une louve. Or elle était allaitante. Or elle allaitait probablement 5 louveteaux, qui ont fatalement rejoint, depuis, le vaste domaine où s’égaillent les loups assassinés.

    Les associations suggèrent au préfet de décompter les cinq louveteaux sacrifiés du total des loups - 24 - que le plan Loup prévoit de tirer. J’espère qu’elles ne m’en voudront pas, mais je ne supporte pas que l’on prête la main, fût-ce d’une manière aussi indirecte, à la décision étatique de tuer des loups, dont je rappelle qu’ils sont officiellement protégés par la Convention internationale dite de Berne. J’ai déjà dit ou écrit quantité de fois que le retour du Loup en France, après 1992, posait des problèmes, et que toute solution passait par des compromis.

    Je ne me suis jamais moqué des éleveurs, même si certains sont d’évidence de simples chasseurs de prime. Je suis pour le débat libre, mais de l’autre côté de la ligne de mire, il n’y a personne. La Confédération paysanne, en qui je plaçais des espoirs, se déshonore chaque jour un peu plus, qui réclame la peau du Loup chaque fois qu’un micro s’ouvre devant un responsable. Communiqué de la Conf’, en date du 22 mai, qui dénonce la : « pression insoutenable que produit la prolifération de l’espèce loup ». La biodiversité, c’est bon pour les peuplades. C’est bon pour les Africains, qui voient leurs cultures dévastées par des éléphants en mal de migration. C’est bon pour les paysans de l’Inde, dont plusieurs dizaines sont tués chaque année par les derniers tigres du pays. Pas pour nous, qui nous gorgeons de mots sans signification et de grandes envolées du haut des tribunes. Putain, comme les blablateurs me pèsent !

    Le 9 juillet, on apprenait que le préfet du Var recherche des tueurs spécialisés de loups, en Amérique du Nord ou en Russie.

    Ces si sympathiques paysans industriels

    J’ai croisé Christian Pacteau par l’intermédiaire de Générations Futures, une association de combat contre les pesticides, et je savais son engagement en faveur des busards dans le Marais poitevin, notamment autour de la baie de l’Aiguillon. Ces oiseaux nichent à terre, dans des prairies ou des champs, et sans le concours des paysans, il est difficile de sauver nombre de poussins. Une lame de fauche utilisée au mauvais moment détruit évidemment un nid qui se trouve au sol. Bref. Christian, dans un mail adressé au réseau Busards au début de cet été  :  « Vous connaissez tous les hécatombes de prédateurs, notamment du Milan royal en raison de l’usage de la bromadiolone (…) Les agriculteurs de la Baie (…) ont décidé, sans jamais proposer de dialogue à la LPO, de refuser de collaborer à la protection des Busards, donc de refuser la localisation dans les champs et, puisqu’ils sont propriétaires des chemins de remembrements payés à 50% au moins par le Conseil Général, d’interdire leur usage aux stagiaires chargés de la surveillance (…) Ce n’était pas toujours facile, cela devient impossible
    La nature n’est pas en sursis, sous nos yeux elle s’effondre »
    .

    Les loups et les busards ne sont pas seuls dans le collimateur. La Fédération des acteurs ruraux (FAR), lancée dans les Alpes en novembre 2010, veille. L’un de ses responsables, Joseph Jouffrey, est président de la Fédération départementale ovine (FDO) des Hautes-Alpes. Son genre à lui, c’est ça : « Alors que nous vivons en symbiose avec la nature nous voilà considérés comme des terroristes ». La faute au « néocolonialisme environnementaliste ». Mais ça devrait s’arranger dès que les loups et les ours auront été exterminés. Jouffrey ne dit pas ces derniers mots explicitement, mais je jure bien que l’esprit du monsieur n’est pas éloigné de la lettre.

    Sur le site internet de la FAR, en ce triste été, on trouve cet extrait d’un article du quotidien régional Le Dauphiné Libéré, en date du 10 juillet : « Entre colère et inquiétude à Plan-de-Baix dans le Vercors drômois. Hier mardi, une vache laitière qui venait de vêler dans une prairie à quelques mètres du domicile d’un exploitant agricole, a été attaquée, vivante, par 150 vautours. “Ils ont tout mangé, ils sont même entrés à l’intérieur !” témoigne l’agriculteur. “Ces vautours doivent crever de faim ! Mais qu’allons-nous faire avec nos bêtes”… ? »

    Et un autre, tiré d’un article du même journal, deux jours plus tôt, soit le 8 juillet. Nous ne sommes plus dans le Vercors, mais en Savoie : « Samedi, entre 13 h 30 et 14 heures, une génisse en pension au lieu-dit Fondorsol à Saint-Julien-Montdenis a été attaquée par une cinquantaine de vautours. Ces derniers ont réussi à l’isoler du reste du troupeau avant de se jeter sur l’animal âgé de deux ans. Des vététistes passant à proximité ont assisté à l’attaque, mais ils n’ont rien pu faire, à part prévenir les propriétaires se trouvant plus bas, en train de faire les foins. Ces derniers ont signalé l’attaque à la Direction départementale des territoires de Savoie ».

    Les « déificateurs » du monstre

    Et encore d’autres extraits, d’autres journaux, rapportant les mêmes histoires de vautours découpant, au rasoir de leur bec, vaches et veaux, en attendant les tendres bébés aux joues rondes, victimes toutes désignées des futures agapes. Une randonneuse de 53 ans, tombée en avril dans un ravin pyrénéen, n’a-t-elle pas aussitôt été dépecée par ces salopards ? Commentaire avisé de la FAR : « Les déificateurs de ce prédateurs tous comme l’administration qui les autorise a créer et entretenir une surpopulation de prédateurs sont responsable de ces attaques ». Je ne me suis pas permis de retoucher, car je tiens à ma peau de « déificateur ». Où l’on voit en tout cas que les vautours feraient bien de planquer leurs miches, car il s’agit comme il se doit de les éliminer.

    Faut-il vous faire un dessin ? J’en doute. Les ennemis des bêtes retrouvent, intacte, leur haine du sauvage et de tout ce qui échappe à leur délétère emprise. Ils ne tarderont pas à planter les rapaces nocturnes sur leurs granges en polystyrène. Enfin, ils trouveront autre chose, car tout de même, ne sont-ils pas nos vrais « progressistes » ? Comment voulez-vous que les vautours, conformés par l’évolution pour être des charognards se mettent à tuer des animaux vivants ? C’est inepte, contraire aux connaissances de base, mais que s’en foutent les abrutis ? Il s’agit de montrer qu’on en a, n’est-ce pas ? Que l’on ne va pas se laisser emmerder par des écolos-des-villes et des animaux-des-champs. Qui commande la nature, dites-moi donc ?

    En conséquence directe, ce n’est pas à ces dangereux crétins que je m’adresse, mais à vous. Le Vautour fauve, réintroduit à si grand-peine en France - je m’incline au passage devant la ténacité des frères Jean-François et Michel Terrasse - compte quelques centaines d’individus, et c’est de loin le plus nombreux dans nos ciels. Le Vautour moine, le Percnoptère, le Gypaète barbu - les trois autres espèces vivant en France - ont des effectifs dérisoires. Et il leur faut échapper aux lignes à haute tension, aux pesticides, aux chasseurs fous, beaucoup moins rares qu’eux. Vous trouverez au bas de cet article un commentaire avisé du grand naturaliste Roger Mathieu, auquel il n’y a rien à ajouter. Et poursuivons ce chemin de croix.

    Un si joli terrier artificiel

    Philippe Charlier - merci ! - m’envoie un compte-rendu de l’Assemblée générale de la Fédération des chasseurs de la Nièvre, qui date d’un an. Elle s’est en effet tenue le 5 mai 2012, mais le texte n’en a, semble-t-il, jamais été rendu public. On va donc y remédier, mais avant cela, sachez que le maire-adjoint de Nevers, Christophe Warnant, a ouvert cette belle séance sur des mots d’anthologie. Voici : « Nous faisons annuellement appel à vos services. Nous allons le faire prochainement pour éliminer les oiseaux qui sont en trop grand nombre dans cet espace urbain ». Bienvenue à Nevers, ville socialiste, et merci à Christophe Warnant, vaillant militant du parti au pouvoir.

    Donc, cette assemblée générale. Intervention tout en beauté de madame Émilie Philippe, secrétaire de l’association Vénerie sous terre. Pour ceux qui ne connaissent pas ce délicieux passe-temps, je précise que la vénerie sous terre consiste à acculer dans leurs terriers des animaux comme le Blaireau ou le Renard, par exemple à l’aide de chiens entraînés. Puis de les sortir de force, par exemple à l’aide de pinces. Puis de les tuer. Puis de s’embrasser pleine bouche en essuyant le sang qui coule.

    Ce jour d’assemblée, madame Émilie Philippe a besoin d’un coup de main. On ne parle pas assez des soucis et tracas des équipages de vénerie. Voyez-vous, et c’est madame Émilie Philippe qui parle, « nous recherchons une bonne âme, habitant à proximité, qui accueillerait un couple de renards ». Voilà qui est bien mystérieux si l’on ne connaît pas le reste. La suite : « Nous avons pour projet la mise en place d’un terrier artificiel, pour que toute personne qui le souhaite vienne entraîner ses chiens, c’est un outil qui manque cruellement ». Ces excellentes personnes font donc prisonnier un couple de renards, de manière que leurs chiens puissent les terroriser, dans un terrier artificiel, le temps d’un nécessaire apprentissage. En deux mois, conclut madame Émilie Philippe, « à deux équipages, nous avons déjà comptabilisé une centaine de renards ». Vous aurez probablement remarqué l’euphémisation de l’assassinat, qui devient par extraordinaire un simple acte comptable. Les vrais tueurs ont toujours trouvé des mots de remplacement pour décrire leurs activités.

    Les tigres fantômes du parc Jim Corbett

    Est-ce tout ? Encore deux bricoles. Le journal indien Down to Earth - ohé ! Laurent Fournier -  publie une enquête formidable et désastreuse sur le sort fait aux tigres sur le territoire du parc national Jim Corbett, le plus ancien du pays. C’est long, et en anglais (ici). Également en anglais, une chronique du grand journaliste britannique George Monbiot, que je ne lisais plus depuis un atroce papier sur le nucléaire qu’il avait commis. Je m’y remets, apparemment. Dans ce texte (ici), Monbiot constate cette évidence que les défenseurs de la nature ont très souvent baissé pavillon, et se contentent des miettes et confetti qui leurs sont concédés. Son titre : « The Naturalists Who Are Terrified of Nature ».

    Enfin, un très remarquable effort de l’association Robin des Bois, qui lance un trimestriel consacré au « braconnage et la contrebande d’animaux » (lire-ici.pdf). Que vous dire d’autre ? Si même nous n’étions que dix à défendre nos frères les animaux, il faudrait encore se lever pour eux. Or nous sommes un peu plus, et cela ne se sait pas assez. Savez-vous ? Je vomis ces barbares, et leurs innombrables soutiens. Comme dirait l’autre, on ne lâche rien. Ni personne. Pas la moindre libellule. Pas le dernier des orvets. Pas un seul ver luisant. Nous avons raison, car la vie est un principe supérieur à la mort qu’ils répandent.

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    Les explications du naturaliste Roger Mathieu sur les vautours :

    Pour ceux qui veulent essayer de comprendre et ne pas mourir idiots, voici “comment ça marche” :

    Pour se nourrir, la plupart des organismes vivants répondent à des stimuli. Concernant les vautours, le stimulus majeur est l’immobilité totale et prolongée d’un animal avec absence de réaction lors des manœuvres d’approche des oiseaux. Ce comportement est celui d’un cadavre. Un animal sain et en pleine possession des ses moyens laisse les vautours indifférents et n’a rien à craindre.

    Entre ces deux scénarios classiques, Il existe des circonstances exceptionnelles qui leurrent les vautours et les incitent à se poser. Le comportement anormal d’un animal immobilisé, incapable de se mouvoir à l’approche des oiseaux et présentant des plaies importantes ou des saignements peut déclencher l’intervention des vautours. Ces stimuli se rencontrent, par exemple, à la suite d’une mise bas particulièrement difficile d’un animal allongé, isolé, et incapable de se mouvoir. Dans ces circonstances et en l’absence d’intervention humaine les vautours peuvent intervenir et entraîner la mort par hémorragie. S’agissant d’animaux domestiques, ces faits qui supposent l’accumulation de facteurs défavorables, sont rarissimes.

    Un peu plus fréquents sont les interventions des vautours ante mortem sur des animaux couchés, incapable de se mouvoir, victimes de blessures graves ou d’une pathologie avancée ou aiguë ( entérotoxémie bovine par exemple). Dans ces cas, les vautours ne font qu’anticiper la mort d’animaux condamnés. Ces scénarios exceptionnels ne peuvent s’apparenter à des comportements de prédation. Le comportement de prédation  sous entend qu’il existe une volonté délibérée du prédateur de mettre à mort sa proie avant de la consommer ; le stimulus déclenchant la prédation est précisément le mouvement de la proie.

    A l’inverse, dans le cas des vautours, le stimulus est l’immobilité absolue de l’animal cible (animal mort) ; les cas d’intervention ante mortem se produisent sur des animaux qui, par leur immobilisme et leur absence de réaction, leurrent les vautours, les incitent à consommer, entraînant la mort par hémorragie « sans intention de la donner ».

    Roger Mathieu